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Le renouveau architectural a donné forme à une Résidence européenne Villa Les Roses. L’écrin est indissociable du futur centre (d’équilibre et du bourg) « destiné à la culture et la recherche, qui souhaite devenir une source d’inspiration pour ses résidents et d’enrichissement pour Excideuil et ses alentours », ambitionnent les propriétaires.
Derrière les façades qui ont repris leurs contours d’origine, les cellules qui n’ont rien de monacales devraient accueillir des résidents en quête d’un mélange fructueux de quiétude et d’échanges avec des créateurs de tous horizons. Et le théâtre de verdure serait idéal pour des lectures. « Nous avons visité d’autres résidences, nous avons rencontré la Région, le Département, le DRAC et nous avons convenu de lancer une étude d’ingénierie culturelle », explique Arnaud Le Gay, président de l’association.
Cette étude a été confiée à Chantal Achilli, bien connue des instances culturelles régionales et du public local pour avoir dirigé L’Odyssée, à Périgueux. « Depuis l’automne 2020, elle a fait un état des lieux, elle a rencontré les partenaires potentiels pour mesurer leur intérêt et imaginé une vie adaptée au lieu. » Sachant qu’il faudra peut-être envisager quelques réaménagements pour y inscrire le projet.
Créer une effervescence, une émulation
Son expertise lui a permis d’identifier plusieurs pistes encore non explorées dans un département aussi dense et riche que la Dordogne sur le plan culturel. « Les espaces de rencontre, de travail, de séjour disponibles permettent d’envisager des résidences dans le domaine des écritures contemporaines : littérature, poésie, philosophie, scénario de cinéma en lien avec Ciné Passion pour les talents émergents. » Pour Chantal Achilli, cela peut s’organiser avec deux ou trois années de préfiguration, pour faire monter en puissance des résidences croisées, par exemple illustrateur de BD et romancier, des liens peuvent se nouer et nourrir l’œuvre de cinq à sept artistes et intellectuels sur place. « Les sciences humaines sont appréhendées, comme la sociologie, mais cela peut aussi toucher plus largement à l’art du paysage et des jardins. »
Le projet artistique naîtra de cette étude de faisabilité qui repose sur une série d’entretiens avec des financeurs éventuels et des structures comparables. « La Métive, dans la Creuse, a débuté discrètement dans un petit village pour devenir incontournable. Son budget est modeste mais le projet ambitieux, avec des carrefours d’artistes. Très engagée, la Villa Bloch, à Poitiers, accueille des créateurs menacés dans leur pays. Le chalet Mauriac, en Gironde, est la structure la plus approchante de la nôtre en terme d’équipement, pas forcément de fonctionnement. Mais aucun de ceux que j’ai rencontrés ne s’inscrit dans un cadre privé, c’est notre particularité. » Malgré la crise sanitaire, les sept mois donnés à Chantal Achilli pour réaliser son étude vont permettre de poser de nombreux jalons, avec la Cité des arts notamment.
À partir des talents qui seront attirés ici, mêlant mentors et jeunes pousses, l’objectif est de créer une intelligence collective porteuse et de tisser des liens localement, chaque résident devant offrir un échange avec les habitants du territoire, une ouverture menée avec les associations comme Excit’œil. « Nous observons qu’une option d’accueil pour des séjours touristiques ou des réceptions devra certainement soutenir le fonctionnement, en plus d’aides publiques, constate Arnaud Le Gay. Beaucoup d’incertitudes demeurent. Nous sommes très enthousiasmés par les recherches en cours, mais je suis le modérateur car je demande toujours combien ça coûte … »
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