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Vertueuse Verteillac

Régis DEFRAYE devant la mairie ©Mairie de Verteillac
DÉMOCRATIE VERTUEUSE. À mi-chemin entre Périgueux et Angoulême, la commune de Verteillac nourrit une politique démocratique afin de reprendre vie : écoute, respect, partage et solidarité sont les valeurs affichées et la participation citoyenne, la méthode utilisée. Tout projet devient ainsi commun, vivant et valorisant pour les habitants impliqués.

Lorsqu’il s’installe à Verteillac avec sa femme, Régis Defraye se désole de trouver un village moribond. « Les habitants attendent que la mairie résolve tous les problèmes. Or, les rentrées d’argent, donc les moyens d’agir, sont moindres depuis l’organisation en intercommunalité. Et puis, un maire seul ne peut pas faire face », constate-t-il. Là, germe la base du projet pour redonner vie à la commune : changer de modèle d’organisation et utiliser les compétences et les bonnes volontés des habitants.

Changer de modèle

Lors de la campagne électorale en 2020, il lance le Collectif Verteillacois (dont les 15 membres seront élus), apolitique, et organise trois réunions publiques.

« J’ai utilisé la culture d’entreprise dont je suis issu, explique-t-il. Lors de la première réunion, nous avons mis en place des tablées de 10 personnes avec un « coach » à chacune afin de relever les idées des participants : 73 ont émergé ! »

La deuxième réunion abordait les notions de sécurité dont le Plan communal de sauvegarde maintenant formalisé est issu : il permet d’anticiper la gestion des situations de crise comme celle qu’a connue Vanxains lors de la grêle, par exemple. Enfin, la troisième réunion visait à sélectionner 24 projets sur les 73, qui sont devenus le programme de campagne… et ont quasiment tous été menés à bien à ce jour.

Rallier un maximum de personnes

Afin de maintenir la dynamique amorcée, le Collectif décide de travailler en comités et non en commissions (sauf les trois légalement obligatoires) : les habitants et un élu constituent ces comités, qui à la culture, qui aux affaires sociales ou à la communication, etc. Chaque conseiller a reçu délégation à 100% du maire, la prise de décision en est donc facilitée.

« Nous avons aussi décidé, avec les adjoints, de diminuer nos indemnités pour que tous les membres du Conseil en reçoivent une. Ce n’est pas grand-chose mais cela compense au moins les frais de carburant », complète Régis Defraye.

Le secteur du Ribéracois est riche d’habitants anglophones. La commune les a sollicités pour recueillir leur avis et leurs compétences car, comme le dit le maire, « faute de moyens dans nos petites communes, il faut mutualiser nos ressources. » Résultat ? Les enfants accueillis dans la Maison d’assistantes maternelles parlent anglais en jouant, et les élèves de l’école primaire peuvent recevoir des cours d’anglais par niveaux, le tout étant assuré gratuitement par des bénévoles.

Des partenariats ciblés

Une participation citoyenne active, cela s’entretient aussi en nouant des partenariats extérieurs.

« Auparavant, lorsque nous sollicitions l’avis des habitants par internet, nous avions 10 à 20 réponses pour 670 habitants. Depuis que nous travaillons avec la Poste, nous en récoltons une centaine », explique l’édile.

Retrouvant une grande part de leur rôle social, les facteurs déposent les questionnaires, les récupèrent ensuite et posent en sus des questions orales, un suivi qui porte ses fruits. Suite au changement de collecte des déchets et aux problèmes liés, un autre partenariat a été noué avec Trash Spotter, une start-up fondée afin d’utiliser la lutte contre les déchets abandonnés pour engager le plus grand nombre dans la protection des écosystèmes.

Cela rejoint une communication plus adaptée : site internet refait, page Facebook dynamique, podcast culture sur Youtube, appli IntraMuros à télécharger afin d’être informé des actualités.

Les atouts du développement culturel

La culture, un secteur non essentiel ? Pas à Verteillac où elle est au cœur du dispositif car « elle participe à l’éducation des jeunes, anime le village et génère des ressources financières », détaille le maire. Ainsi, un kit de développement culturel à destination des artistes professionnels recense les ressources humaines et matérielles existantes, comme ces particuliers qui mettent à disposition leurs lieux de patrimoine. Le guitariste de renommée mondiale Thibault Cauvin dont une partie de la famille vit à Verteillac, s’y produit en concert régulièrement. Une maison d’édition associative, l’Oiseau Rare, a vu le jour pour publier l’ouvrage consacré à un peintre local (et d’autres à venir).

Ces initiatives rejoignent les valeurs prônées par les élus : « nous sommes à l’écoute des gens pour les aider à réaliser leurs projets. Plus notre village vivra, plus nous accueillerons de nouveaux habitants et renforcerons ce cercle vertueux. »

S’inclure dans des réseaux

La commune s’inscrit dans les programmes qui peuvent soutenir les initiatives et attirer de futurs résidents. « Village d’avenir » est porté par le plan gouvernemental France Ruralité : il permet d’accompagner les communes rurales dans leurs idées de développement.

« Nous avons encore 21 projets de prévus d’ici la fin du mandat, pour des montants compris entre 10 000 et 1 million d’euros. Cela demande beaucoup d’énergie, confie Régis Defraye. Mais nous estimons justement être un village d’avenir alors, toute aide est la bienvenue. »

De même, l’action « Mes Nouveaux Voisins » est soutenue par la commune et le département : 80% de citadins ont exprimé leur envie de rallier la campagne, cette expérimentation leur offre l’opportunité d’essayer avant de s’engager.

L’union fait la force dans une cité verteillacoise où le vivre ensemble prend tout son sens.

L’équipe municipale
©Mairie de Verteillac

Myriam POUPARD