
“Puisqu’il faut changer les choses, aux arbres citoyens !”, scandait Yannick Noah dans une chanson il y a déjà 19 ans. Cette prise de conscience est plus que jamais d’actualité, et la sensibilisation auprès des jeunes esprits, cruciale. Cet enjeu, l’Union nationale des entreprises du paysage (Unep) de Nouvelle-Aquitaine l’a bien compris. Pour cela, elle a lancé l’opération “Une école, un arbre”, qui a déjà permis de planter une centaine d’arbres dans la région.
En Dordogne, l’entreprise Serra Paysage, dont Rémy Muriach est l’un des associés et qui est également président de l’Unep Dordogne, a participé à la plantation d’un charme commun, à l’école de Villefranche-de-Lonchat, le jeudi 13 mars, devant 75 élèves.
Sensibiliser
Le principe est simple, l’entreprise de paysage, adhérente de l’Unep, fait don d’un arbre, tandis que l’école, elle, s’occupe de creuser le trou. L’entreprise vient ensuite le planter, en présence des enfants.

Ce dispositif est un véritable acte de sensibilisation à destination des jeunes générations. “On leur transmet l’arbre, on leur explique qu’ils vont devoir veiller sur lui. On explique aux enfants à quoi sert l’arbre, quelle est sa fonction… Si on l’avait fait sans leur en parler, sans qu’ils soient présents, il n’aurait pas été aussi bien accueilli”, décrit Rémy Muriach. Parmi les espèces plantées, des charmes communs, des tilleuls, des érables, des poiriers à fleurs… Des arbres d’environ 6 à 8 ans, avec des tiges déjà formés, de près de 3 mètres de haut. Mais surtout, des espèces locales. “On explique qu’on ne plante pas des espèces exotiques, qui ne sont pas adaptées au climat. Nous avons autour de nous des espèces que nous avons juste à remettre dans nos jardins.” Et dans les cours de récré.
En effet, le paysagiste, note une tendance forte depuis environ cinq ans : le verdissement des cours de récréation. “Chez Serra Paysage, nous en rénovons 3 à 4 par an, et c’est une tendance qui s’accentue, on ramène des bois, de la végétation, de l’eau, des matériaux naturels…” Exit les espaces genrés où les fillettes doivent trouver leur place autour d’un immense terrain de football. “On conçoit des espaces avec de la mixité, de la nature et des espaces ludiques différents.” L’entreprise a par exemple refait celle de l’école de Vergt. “C’est un plaisir de voir comment les élèves investissent aujourd’hui la cour. Les enfants jouent partout.”

Deux écoles à venir
L’opération “une école, un arbre”, s’inscrit dans cette tendance et investit les enfants qui portent eux-mêmes un message de sensibilisation envers leurs parents. “Souvent, quand on veut refaire une cour d’école, un des plus gros freins, ce sont les parents, qui ont peur des risques et de la saleté. Les enfants sont vecteurs d’un message, et on fait la preuve par l’exemple.”
Deux écoles doivent encore bénéficier de ce dispositif, qui reprendra ensuite à l’automne. Il s’agit de l’école d’Église-Neuve-de-Vergt, grâce à l’entreprise Côté Jardin, de Vergt ; et l’école de Prigonrieux, grâce à Atelier du Végétal, de Bergerac.
L’Unep, une union professionnelle
En Dordogne, l’Unep réunit une trentaine de professionnels, et propose régulièrement des réunions entre ses adhérents. L’objectif de cette union est de faire “redescendre l’information sur des sujets nationaux”, résume Rémy Murich, président départemental. Qui renchérit : “l’Unep cherche à faire avancer la profession, la faire progresser”. À l’échelle Nouvelle-Aquitaine, elle cherche à “sensibiliser le grand public via de la communication et des actions pour faire connaître notre métier”, souligne Rémy Muriach qui précise que “80 % des adhérents sont des entreprises d’un à deux salariés”.