En 2015, Bélène et son compagnon Guillaume changent radicalement d’existence. Des soucis de santé, la sensation que la vie leur file entre les doigts et qu’ils ne voient pas grandir leur fille de six ans, autant de raisons qui nourrissent leur besoin de décroissance et d’harmonie avec l’environnement.
Coup de cœur pour le Périgord
Ils entament alors un tour de France pour trouver leur futur lieu de vie. C’est à Saint-Pierre-de-Frugie, sur le territoire du Parc naturel régional Périgord-Limousin, qu’ils ont un vrai coup de cœur. « Les paysages très verts du nord Dordogne nous rappelaient notre Picardie et nous avons beaucoup apprécié l’accueil des gens. »
Bélène démissionne de son emploi dans la bancassurance, qu’elle occupait depuis 15 ans. En deux mois, le couple vend sa maison et trouve à se loger dans l’éco-hameau de Saint-Pierre-de-Frugie durant deux ans et demi, le temps de construire et de finaliser sa maison en bois à Saint-Paul-La-Roche.
Le système de phytoépuration (épuration par les plantes NDLR) installé dans l’eco-hameau nécessite une vigilance accrue et l’utilisation de produits non toxiques pour l’environnement, ce qui réduit drastiquement le champ des possibles. Bélène entreprend alors de fabriquer ses propres produits d’hygiène et d’entretien.
Loin de l’ennuyer, la fabrication de ces derniers, qu’elle trouve relativement facile et peu coûteuse, devient vite addictive. Elle découvre l’aspect « valorisant, après avoir travaillé dans un bureau, de faire quelque chose de ses mains. » Si la pensée d’en faire une activité professionnelle l’effleure, la somme de démarches, de formalités et d’investissement pour avoir un labo de fabrication aux normes la décourage.
Le confinement, élément déclencheur
Formatrice dans l’entreprise d’insertion AFAC24, Bélène se retrouve, comme des millions de Français, inactive au printemps 2020. Le projet de savonnerie se rappelle à sa mémoire. La maison étant terminée, elle peut désormais l’envisager tant il est important pour elle « d’apporter sa pierre à l’édifice et de proposer un produit sain, abordable pour tous ». Après avoir répondu à toutes les formalités, elle peut enfin mettre en œuvre les travaux, réalisés par Guillaume durant le premier semestre 2021.
Authenticité et terroir
Dans son labo de cosmétique, terminé courant juin, elle a déjà commencé la fabrication. Validées par un toxicologue, ses recettes sont inscrites au centre anti-poisons européen. Dans une démarche écoresponsable, ses savons, biodégradables, sont issus de la saponification à froid et n’engendrent aucune pollution de l’eau et de la terre. En outre, Bélène est fière de travailler avec des producteurs périgourdins ; elle utilise notamment le lait de chèvre de la ferme de Lor, l’huile de noisettes Monsallier du moulin de la Gaumerie et recherche activement d’autres producteurs locaux susceptibles de lui fournir des épices ainsi que du café.
Déjà contactée grâce à sa page Facebook pour la vente de ses savons dans des boutiques relais, elle participera cet été à des marchés de producteurs locaux, celui de Saint-Paul-la-Roche le jeudi soir et celui de Saint-Priest-les-Fougères le vendredi soir. Un site en cours de création lui permettra très prochainement de proposer ses produits en ligne. Des savons pour l’hygiène, mais pas seulement. Elle a pour projet de fabriquer des savons ménagers et de se servir de ses compétences de formatrice pour initier le public à la savonnerie. Des projets dont BIEN en Périgord ne manquera pas de suivre l’avancée.