En 1986, Véronique et Olivier créent en Saintonge l’une des premières fermes pédagogiques bio de France.
La préservation
Ils mettent en place un élevage conservatoire d’animaux domestiques qui fleure bon le terroir : porcs basques, poules Crèvecoeur, dindons noirs du Gers, poneys barthais, juments mulassières et tant d’autres. Une expérience qu’ils prolongent au sein de l’Institut Médico-Educatif de Montmoreau, en Charente. Les résidents, adultes et enfants, participent aux soins donnés aux animaux et l’on sait
quel baume ces interactions apportent aux humains… En parallèle, Olivier est missionné par l’Institut National de l’Elevage : il mène l’enquête pour retrouver des races anciennes en perdition depuis les années 70-80, suite à la mécanisation et à l’industrialisation de l’agriculture. Lorsque l’aventure médico-sociale prend fin, Véronique retrouve son métier d’enseignante et Olivier continue à œuvrer pour le Conservatoire des Races d’Aquitaine, incluant de la gestion pastorale.
L’enracinement
C’est en 1996 que la vieille ferme décatie (maintenant restaurée) et ses 18 hectares sont investis par la famille Rosset, en compagnie de son arche de sauvegarde. Si le déluge ne s’abat pas, l’eau est bien présente sur ces terres où les 70 premiers mètres du sol sont argileux. Les plantations au jardin sont adaptées : une soixantaine de variétés de saules, des rosiers anciens, des viornes et après observation de la flore locale, des fusains, cormiers, charmes et alisiers.
La diversité grandira au fil du temps car « depuis mes 15 ans, j’ai toujours planté. C’est mon arrière-grand-père qui m’a initié et à chaque fois que j’ai vécu quelque part, j’ai planté », explique Olivier. La complémentarité avec l’élevage donne du fumier pour enrichir les terres, « 2 tonnes par hectare et par an, à la brouette ! »
Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage
Cette morale de La Fontaine pourrait prendre source dans ce coin de Périgord si cher à Eugène Le Roy. Les sols détrempés ne facilitent pas l’ancrage des pommiers, ni les micro-tornades qui apparaissent depuis quelques années. « Et l’argile absorbe tout, il aura fallu des années de fumure pour avoir quelques centimètres de terre nourricière en surface, relate Olivier. Cet enrichissement entraîne une diversification des végétaux. C’est le principe d’un jardin : à chaque plantation, il se modifie. Ce n’est pas un espace figé, il y a de la compétition entre les plantes. Il y en a qui veulent prendre toute la place, comme les humains, et c’est le boulot du jardinier que de surveiller, de s’adapter et puis d’essayer. »
Les moutons d’Ouessant contribuent aussi à l’entretien des vergers… lorsqu’ils ne sont pas croqués. Parbleu, le loup s’est-il de nouveau installé ? Pas encore mais sa descendance domestique se charge des basses œuvres : la plupart des attaques sur les troupeaux sont en effet dues à des chiens, bien nourris par ailleurs.
Un havre de paix et d’expériences en partage
Fut un temps où des subventions aidaient au creusement de mares, au nombre de deux chez les Rosset. « Très vite, la vie s’est installée : libellules, salamandres, plantes aquatiques…, détaille Olivier. En fin de compte, nous n’avons pas puisé d’eau pour les laisser tranquilles ! »
Les graines semées ont bien poussé : Hermine et Ophélie, les filles de la maisonnée, proposent pour la première des plants de petits fruits et pour la cadette, des produits issus du verger et un élevage de brebis. Fort de tant d’années d’expérimentations, Olivier assure des prestations de paysagisme pour les particuliers et les collectivités, de plantation de fruitiers et de suivi de vergers. Le Jardin de la Salamandre est ouvert aux groupes sur rendez-vous, ce qui permet de découvrir des plantes adultes et de faciliter les projections pour les visiteurs, assurés de trouver des plants de qualité dans la pépinière : on ne grandit pas dans la Double sans être fort.
Cerise sur l’arbre avant d’arriver sur le gâteau : la balade dans ce dédale végétal vous fera croiser des œuvres d’art domestiques, placées çà et là pour célébrer la nature et sa beauté.
Myriam POUPARD
INFOS PRATIQUES :
Tél. 05 53 82 43 06
Courriel : infos@lejardindelasalamandre.fr
Site : http://lejardindelasalamandre.fr/
Des ateliers de taille fruitière douce et de greffage
Samedi 24 février / Mercredi 28 février : Ateliers de taille fruitière douce.
–> Principe de la taille, biologie de l’arbre, les formes fruitières, l’outillage. Ateliers pratiques en verger bio : taille de formation de jeunes arbres fruitiers, taille de restauration sur sujets âgés.
Samedi 2 mars : Atelier de greffage de fruitiers
Principe de la greffe, biologie végétale, les différentes greffes : anglaise, en fente, en couronne, en placage…, les porte-greffes, l’outillage. Atelier pratique de greffage sur table et au champ.
Durée du stage : une journée. Tarif : 80 €
Renseignements et inscriptions :
Olivier le Jardin de la Salamandre la Roche Chalais – 05 53 82 43 06 infos@lejardindelasalamandre.fr