La Mairie d’Abjat et le Parc naturel régional Périgord-Limousin ont choisi de promouvoir la langue et la culture occitane tout en proposant un loisir prisé des visiteurs : avec le soutien de l’Institut d’Estudis Occitans dau Lemosin, ils ont fait acte de candidature pour ajouter un épisode local à la série d’immersion proposée par Tèrra Aventura, la chasse aux trésors familiale sur application mobile piloté par le comité régional du tourisme. Ce jeu 100 % gratuit, accessible toute l’année, a déjà conquis près de 500 000 équipes sur l’un des 500 parcours de géocaching disponibles en Nouvelle-Aquitaine (52 en Dordogne) pour découvrir les valeurs sûres du patrimoine mais aussi des pépites originales, comme à Abjat-sur-Bandiat.
Un circuit, des curiosités
Les Tèrr’Aventuriers ont fait les premiers pas sur ce tracé samedi 2 juillet, dans le cadre de la 12e saison de ce dispositif instructif et ludique. « Zellé, Mesfia-te » se déroule sur 4 km parsemés d’énigmes : si elles sont livrées en français, elles plongent les joueurs dans la culture occitane du Périgord-Limousin, à travers l’histoire et les curiosités d’Abjat, les métiers d’art et l’ensemble du patrimoine immatériel local grâce aux talents conjugués des Abjacois Lionel Cocaign (artiste du bois) et Rudy Becuwe (sculpteur), de Corinne Siot (fabrique de marionnettes Les trois ratons laveurs, Charente) et Arnaud Pauthier (artiste peintre digne héritier du regretté Pierre Rapeau – Haute-Vienne) pour peaufiner l’imaginaire occitan de ce circuit. Avec la traduction simultanée français-occitan, aucun risque de se perdre en allant à la rencontre de la belle de Fargeas, statufiée en plein bourg, d’une bonne fontaine guérisseuse, des Sœurs Ronces toujours en quête de quelques sous, et d’un drôle de train nommé trempa sopa (mais pourquoi ?). Ici, le Lébérou Sarladais se transforme en Lébéron, c’est la variante limousine. Reste à échapper à la vieille du puits pour approcher de la cache…
Petits chemins et légendes locales
Les premiers aventuriers de ce coin de terre, à la charnière du Périgord et du Limousin, ont apprécié « quiétude, sérénité, originalité de la cache » : paroles d’un accro à 350 parcours au compteur, avec mention spéciale aux rencontres faites sur « ce parcours très enrichissant ». Impossible de dévoiler le final, si ce n’est un « trop bien le final…. bravo… » et pour le reste, « génial ! de l’ombre, un joli parcours boisé, de belles créations (…) et c’est un plaisir d’entendre parler de culture occitane ! » Et une suggestion : « un beau parcours dans un village qui mériterait d’être « petite cité de caractère » »
Justement, le maire Jean-Pierre Villechalane et la municipalité continuent d’affirmer l’identité d’Abjat dans le cadre du Parc naturel et ce projet ouvre le développement d’une offre à forte portée culturelle occitane, pour le meilleur des habitants et des visiteurs au regard des retombées culturelle, économique et touristique attendues.
Une enquête, d’autres actions
L’enquête sociolinguistique menée en 2020 a souligné l’attente du territoire dans ce registre puisqu’au sein du Parc, 93 % des habitants souhaitent un maintien voire un développement de l’occitan et 82 % sont favorables à des actions publiques y concourant. En favorisant la socialisation de l’occitan dans tous les domaines de la vie publique et privée, le Parc et la mairie ont obtenu le soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine dans le cadre d’un dispositif d’accompagnement technique et financier des collectivités désireuses de s’emparer de leur richesse culturelle.
Suivront une mise en récit du site communal du jardin des légendes, une vidéo de promotion d’Abat…, la langue occitane donnant une couleur unique à ce projet entraînant la contribution d’habitants soucieux de valoriser leur patrimoine ainsi que les associations locales (l’Union Occitane Camille Chabanneau, Cercl’oc, l’IEO Limousin).
Enfin, la mise en place d’une signalétique bilingue occitan-français aux entrées de bourg, lancée par le Département de Dordogne et financé par lui, concourt à une visibilité de cette culture.