C’est Sabrina qui nous fait visiter l’échoppe. Un magasin dans lequel les produits vendus sont fabriqués par les ouvriers. À l’exception du vin provenant d’un ESAT bordelais et du fromage issu de l’ESAT de la fondation Jacques Chirac.
L’échoppe de Clairvivre : des produits de qualité en circuit court
On trouve ainsi des confitures, des noix, des fruits et légumes de saison de l’unité maraîchage, du pain, de la viande et des volailles provenant du pôle élevage et boucherie, des pâtés fabriqués sur place et mis en boîte au lycée agricole de Coulounieix-Chamiers. Enfin, de l’huile de noix (délicieuse 😉 ). Hormis la partie fabrication effectuée chez un professionnel, elle résulte du travail des ouvriers, en amont, ramassage des noix et énoisage ; et en aval avec la mise en bouteille.
Cette année, non seulement Sabrina travaille régulièrement à l’échoppe, en alternance avec l’horticulture, mais elle s’est activement impliquée dans la traditionnelle vente des fleurs (22-23 avril et 29 avril-1ermai) qui a accueilli par moins de 10 000 personnes cette année.
« J’aime beaucoup le contact avec les clients, déclare Sabrina, et j’adore les fleurs ». À Clairvivre depuis quatre ans, Sabrina a quitté sa Haute-Vienne natale. Son rêve était de travailler dans l’horticulture. Secteur d’activité qui n’existait pas en ESAT dans son département. Lors du Duo Day (semaine européenne de l’emploi des PSH), Sabrina a découvert sa vocation. Plutôt douée, elle a réalisé diverses compositions, notamment une dont elle est particulièrement fière, celle de la patinoire de Limoges. C’est également elle qui a fleuri le parterre devant l’échoppe.
Afin de parfaire sa connaissance des produits qu’elle vend, Sabrina a participé au dernier salon de l’agriculture, avec l’atelier élevage et échoppe. « On a amené les culs noirs et on a eu le troisième prix, se réjouit-elle ». Sabrina sait aujourd’hui grâce à cette expérience, donner des conseils au client. « Étant à l’échoppe, explique Nathalie sa monitrice, elle peut parler des produits que l’on vend mieux que si elle ne connaît pas ce qui se passe en amont ».
Des ouvriers et des moniteurs impliqués ensemble
Après des études de couturière à Clermont-Ferrand, Nathalie a notamment travaillé pour Jean-Claude de Castelbajac et Bas & Hauts à Paris. Elle a notamment travaillé aux tenues des champions de patinage artistique, Surya Bonaly et d’Isabelle et Paul Duschesnay. De retour en Dordogne, elle exerce des petits boulots et a l’opportunité d’entrer à Clairvivre. Officiant à la lingerie, à l’atelier couture, à la blanchisserie, c’est désormais avec beaucoup de plaisir qu’elle s’implique à l’échoppe.
« Je voulais travailler avec les ouvriers, explique-t-elle, parce que c’est génial de leur apprendre, ce que l’on sait, leur montrer notre savoir-faire. Ils sont agréables et j’aime leur compagnie, car ici on travaille ensemble ».
Même si le quotidien peut réserver son lot de difficultés, Nathalie apprécie la liberté laissée par l’établissement aux ouvriers et aux moniteurs.
« En tant que moniteur, souligne-t-elle, on a une grande liberté concernant notre outil de travail, et si tout n’est pas accepté, on est force de proposition. Avec la collaboration des ouvriers qui me donnent des idées au quotidien, ce n’est jamais la routine. Pour eux c’est aussi intéressant car ils sont impliqués notamment en assistant aux réunions, en travaillant sur les projets. Ils peuvent en outre passer d’un atelier à l’autre, comme le fait Sabrina en alternant l’horticulture et l’échoppe ».
Des ateliers où la rentabilité n’est pas un gros mot
Depuis plusieurs années, tous les projets de création ou de développement doivent répondre à des exigences de rentabilité. « Les ouvriers, justifie Nathalie, sont payés grâce aux fruits de leur travail à l’atelier ».
Aussi la recette de la vente des fleurs est-elle indispensable à la rémunération de la trentaine d’ouvriers de l’activité horticulture. Outre le projet d’agrandissement de l’échoppe, d’autres projets se concrétisent en 2023. Notamment le lancement de l’atelier de fabrication de savons afin de les commercialiser. Pour cela, Nathalie a suivi une formation à Limoges.
Depuis la mi-mai, la mise en place d’une rôtissoire permet aux clients de réserver sur commande un poulet cru ou cuit, moyennant trois euros de plus. Enfin, des livraisons de charcuterie et de maraîchage sont d’ores et déjà assurées par deux chauffeurs, dans un périmètre de 30 km.
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