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Un trophée à déguster avec modération

© SBT
HOMMAGE ET BREUVAGE. Le trophée gourmand Dominique-Lavigne, décerné chaque année depuis 2006 par le Club de la presse du Périgord à une production locale, a mis en vedette la Distillerie de l'Òrt, établie à Montignac-Lascaux.

Comme chaque fin d’année, le Club de la Presse du Périgord a remis le trophée gourmand Dominique-Lavigne — créé en 2006 en hommage à la journaliste et ancienne présidente du club disparue cette année-là — dans le cadre du Festival du Livre gourmand, à Périgueux. Sucré, salé, doux, fort, croustillant, parfumé, moelleux, liquide ? Le choix est généreux en Périgord pour trouver la spécialité à récompenser…

Résolument contemporain

La maire de Périgueux, Delphine Labails, Mariette Lavigne et son fils Louis, Richard Lavigne et Isabelle Sarran, présidente du club, avec le lauréat © SBT

Pour cette édition 2024, ce sont les deux jeunes créateurs de la Distillerie de l’Òrt, à Montignac, que le club a choisi de distinguer : Loïs et Nolwenn Gauthier, frère et sœur, ont regagné la terre familiale en 2021 pour faire jaillir de la ferme de leurs grands-parents des breuvages qu’on ne s’attend pas à trouver à deux pas de Lascaux, tous présentés dans des flacons habillés de couleurs du jardin (l’Òrt en occitan), celles du printemps ou de l’hiver : gin, vermouth des « picadis », pastis… « L’idée est de mettre le Périgord en bouteille, résume le distillateur. Vous sentez ce parfum au printemps ? Celui qui remonte de la terre, une odeur très particulière en Périgord, chaude et sucrée… » Le succès remporté par le gin a permis de placer illico le terroir périgourdin sur la carte de France et son rayonnement a déjà permis de créer un emploi.

Héritage et modernité

Le trophée, offert par la Semitour Périgord, vient de l’Atelier des fac-similés, à Montignac… et repart donc dans sa commune d’origine © SBT

Ces héritiers des bouilleurs de cru ont modernisé l’enveloppe et fait évoluer les méthodes traditionnelles (un alambic fabriqué sur mesure par le dinandier voisin et alimenté par l’énergie solaire) en valorisant les ingrédients à portée de main, à commencer par l’eau des sources de la propriété et les huiles essentielles de la quinzaine de plantes aromatiques cultivées en bio sur un hectare, pour parfumer les spiritueux maison.

Loïs, formé en Écosse et en Angleterre, règne sur le processus long et délicat du travail de chai qui s’opère dans la grange où dormaient autrefois les troupeaux. Nolwenn, voyageuse cultivée et experte de la transition écologique, passe du jardin au clavier de la vente en ligne, qui complète les liens commerciaux avec les cavistes et épiceries fines.

Ensemble, ils illustrent la convivialité d’une soirée au coin du feu ou un pique-nique en pleine nature. Leur jeune entreprise, incarnation d’un renouveau au pays de nos ancêtres les plus lointains, pose son empreinte localement, notamment avec un festival de musique estival.

Dans la boutique de Lascaux IV © SBT