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Un patrimoine forestier à sauvegarder

Gabriel Darcy, président de l'association des feuillardiers du Périgord, veut sauver ce savoir-faire ancestral © B.R.
TRADITION. L'association des feuillardiers du Périgord a vu le jour en 2019. Aujourd'hui, elle bénéficie d'un second souffle et cherche à dynamiser cette filière économique, qui fait partie du patrimoine périgourdin.

Ce fut, pendant longtemps, un appoint durant les longues journées d’hiver, dans les fermes du Périgord. « Faire » le feuillard occupait la journée et représentait un petit pécule non négligeable. Pour rappel, le feuillard, ce sont les repousses de châtaignier qui se font après avoir coupé l’arbre. Son utilisation ? Le cerclage des barriques de vin, tout simplement. Mais, aujourd’hui, ce savoir-faire a tendance à se raréfier et, par là même, à impacter les paysages. C’est le cas, notamment, en vallée Vézère.

Former trois personnes par an

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C’est pour cette raison que l’association des Feuillardiers du Périgord, créée en 2019, se mobilise, sous la houlette de son nouveau président, Gabriel Darcy. Il est installé à Archignac, il est bardelier de métier. Mais, pendant l’hiver, il fait aussi un peu de feuillard. « On travaille en collaboration avec l’intercommunalité Vallée de l’Homme et le Grand site de France, vallée Vézère, présente-t-il. L’idée est de pouvoir transmettre ce savoir-faire et d’entretenir les taillis de châtaignier. » Actuellement, l’association compte une vingtaine de membres actifs. « On a élargi aux exploitants et aux propriétaires forestiers », livre le président.
Afin de pérenniser ce savoir-faire ancestral, les projets sont nombreux. « Déjà, on aimerait recenser tous les taillis existant sur le territoire, détaille Gabriel Darcy. Pour faire un état des lieux, voir combien il y en a et dans quel état ils sont. Ensuite, on aimerait former du monde sur ce métier. Mais, pour ça, il faut qu’en face, il y ait la surface nécessaire pour qu’ils puissent travailler. L’idée est de former trois personnes par an. Cela représente donc douze hectares. »

La demande existe

Un taillis de feuillards peut être exploité tous les quatre ans, il faut donc effectuer une rotation sur chaque parcelle dont le bois a été exploité. À condition, bien sûr, que le gibier, les chevreuils en particulier, ne mangent pas tout. « C’est un problème », reconnaît le président. La filière, en revanche, se porte plutôt bien. Même si certaines maisons ont le choix de cerclage en plastique, imitation bois, il reste encore quelques grands noms qui continent à utiliser du bois pour cercler leurs barriques.
C’est le cas du cognac, par exemple. « Ou de grands domaines bordelais ou de Bourgogne », précise Gabriel Darcy. La saison de la récolte s’étendant d’octobre à mi-mars, elle convient très bien, selon lui, « à quelqu’un qui a une activité estivale et qui veut travailler dehors, en hiver ». Autre axe de développement, la création d’un taillis expérimental avec des essences hybrides, plus résistantes aux parasites. « C’est une chose à laquelle on réfléchit », pose le président. À suivre…