L’ensemble de ce festival du livre a pour propos la lutte contre les discriminations, le devoir de mémoire et de résistance, la défense des principes républicains : autant de lignes de forces du parcours de Joséphine, de son enfance pauvre dans le Missouri au Panthéon de notre “Patrie, reconnaissante”.
Dès 2020, Laurent Seitmann, instituteur périgourdin membre de la Licra, lançait un appel pour y entendre un « Entre ici Joséphine ! », repris l’année suivante par une pétition nationale et le soutien du président du Département, Germinal Peiro. Dans le contexte fragile d’un pays bousculé dans ses valeurs de fraternité, le parcours de la sixième femme panthéonisée (et première noire) a beaucoup à nous dire.
Parce que le combat contre le racisme et l’antisémitisme passe par l’information et la sensibilisation des plus jeunes, la première journée sera destinée aux scolaires (le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye qui y était attendu ne sera finalement pas là) pour la restitution du travail mené au cours de l’année par 250 élèves d’écoles et collèges de Dordogne, et des jeunes de la protection judiciaire de la jeunesse, sur la figure de Joséphine Baker, que beaucoup de Français ont découvert au-delà du music-hall lors de son entrée au Panthéon. Une table ronde réunira ce premier jour des intervenants autour du président national de la Licra, Mario Stasi.
Universalisme et fraternité
La tribu Arc-en-Ciel sera reconstituée pour l’occasion avec Akio, Brian, Jean-Claude, Jeannot, Luis, Mara, Marianne et Stellina, enfants devenus grands parmi les 12 petits citoyens du monde adoptés par le couple Bouillon-Baker.
Le public pourra, en plus du contact direct avec les auteurs et des séances de dédicaces, assister à des rencontres et conférences organisées autour de pans de vie de Joséphine Baker : son rôle d’espionne et de résistante au service de la France ; icône de la fraternité, un exemple toujours d’actualité ? ; femme combattante, une inspiration pour les combats féministes contemporains ; sa tribu arc-en-ciel, une utopie devenue réalité ; la militante, transmettre les combats ; universelle & universaliste, quel engagement pour l’universalisme aujourd’hui ?
Des thèmes chers au Périgord seront aussi abordés : terre d’accueil et de résistance. Sans oublier des réflexions historiques et éthiques plus larges : Que retenir des grands procès de l’Après-Guerre ; Laïcité et liberté d’expression ; S’engager dans la Résistance ; Transmettre la mémoire de la Shoah.
Une exposition créée par l’équipe du Festival retrace la vie de la grande dame à travers tous ses combats, à partir d’archives rares ou inédites. Un prix Joséphine Baker sera remis à l’occasion de cette première édition, marquée par la visite de Guila Clara Kessous, artiste de l’Unesco pour la Paix et présidente du Jury du festival. Cette jeune femme œuvre pour les droits humains, notamment auprès du Dr. Mukwege au Congo, au Bangladesh et au Tchad.
Enfin, il serait dommage de repartir des Milandes sans visiter le château où vécut Joséphine de 1947 à 1968, et où a grandi sa tribu : il retrace la vie de toutes les femmes qu’elle a été.
Un fondateur, des auteurs
C’est Claude Pierre-Bloch, vice-président national de la Licra, installé en Dordogne, qui est à l’origine de ce festival. Celui qui fut attaché de presse de bien des artistes, dont Johnny, a bien connu Joséphine, amie de son père, Jean Pierre-Bloch, résistant, président de la Licra. « Aujourd’hui en créant ce festival du livre, nous avons à cœur de perpétuer ses combats et de réaliser le vœu qu’elle formulait en 1961 aux côtés de Martin Luther King : “vous devez apprendre à vous défendre avec un stylo et non avec une arme” ».
Il a mobilisé de nombreuses énergies et de solides partenaires pour aboutir à ce projet qui rassemblera une quarantaine d’auteurs parmi lesquels Catel & Bocquet, Alain Jakubowicz, Rachel Kahn, François Rachline, Colombe Schneck, Annette Wieworka… et François Hollande.
La manifestation est accessible gratuitement.
