Répondant à l’appel à candidature des « Résidences de l’Art en Dordogne » coordonnées par L’Agence culturelle départementale Dordogne-Périgord, l’artiste, domiciliée à Paris, a été choisie parmi une quarantaine de candidats. Inscrit dans ce programme depuis 2010, l’établissement hospitalier offre son contexte particulier à l’inventivité, en partant d’une réalité historique, celle de son autonomie au début du XXe siècle et de son jardin potager qui nourrissait alors tous les résidents.
Espaces de rencontre pour tous initiés par Zap’Art
Lors ce séjour de trois mois, Lorie a développé une recherche personnelle autour de la thématique de la nourriture avec les patients, leurs familles et les soignants grâce aux ressources du site, notamment l’association Zap’Art (Zone d’actions et de productions artistiques). Créée il y a douze ans, cette structure facilite la rencontre et le partage de tous les publics autour de la pratique ou de la découverte d’actions artistiques et culturelles déclinant toutes les disciplines (arts plastiques, peinture, théâtre, musique, films documentaires…).
Cet espace non thérapeutique favorise des initiatives visant à démystifier et à décloisonner un territoire et une population générant autant de projections imaginaires que de peurs. Mis également à contribution, le personnel hospitalier, le jardinier et le cuisinier ont nourri le travail artistique lors de ce séjour rythmé par trois temps forts. Un temps d’immersion, de recherche et de création, précédant un autre de rencontres et d’échanges avec le public, et pour finir la restitution des recherches menées en résidence.
Une restitution à déguster
« C’est la sixième résidence avec Zap’Art, et la deuxième fois que la thématique du jardin à la cuisine est retenue pour l’histoire du lieu, mais aussi pour l’importance, le plaisir que représente la nourriture pour les patients », précise un membre de l’association. En parallèle, des ateliers se sont déroulés à l’Ehpad de Mussidan autour des « recettes qui se mangent avec les yeux » et celles qui « se mangent avec la bouche ».
Le vernissage de « Faire goûter » a réuni tous les acteurs de ce temps de recherches autour des créations : dessins, pains inspirés par les lieux (château d’eau) réalisés avec un boulanger de Montpon, jardin dans un espace abandonné (avec le concours du jardinier, du menuisier et du plombier ainsi que du service Soins de Suite et de Réadaptation addictologie de Vauclaire et l‘association d’insertion Le Chemin), “Bassin d’infusion”, “Jardin à manger”, ”Tarte aux fraises”, et la ”Part de tarte avec poufs chantilly”.
La rencontre avec l’artiste, qui définit sa pratique « oscillant entre objet, espace et illustration, dans un univers toujours joyeux et coloré », a été aussi l’occasion de déguster des créations culinaires. Le lendemain, les visiteurs ont pu découvrir l’exposition ainsi que les sites historiques de Vauclaire lors de la journée dédiée au patrimoine, clôturée par un spectacle de tissu aérien “Kodama, l’esprit de l’arbre” dans le parc.
Mary BERNET
• La restitution est à découvrir jusqu’au 6 octobre dans l’ancien bâtiment Frida Kahlo. Hôpital Bas. Entrée libre les lundis, mercredis et jeudis de 14h00 à 17h00. Renseignements : association Zap’ART: zapartvauclaire@gmail.com ou Géraldine Da Costa et Emmanuelle Hoareau 06.26.32.78.83 – Agence Culturelle Départementale Dordogne Périgord : Violaine Marolleau 05.53.06.40.04
Le réseau des Résidences de l’Art en Dordogne
Ce dispositif départemental a pour ambition de favoriser la création contemporaine dans un département riche de ses références artistiques léguées par l’histoire de l’Homme.
Il repose sur un partenariat entre l’État – le ministère de la Culture / DRAC Nouvelle-Aquitaine, le Conseil départemental de la Dordogne/Agence culturelle départementale Dordogne-Périgord, les Villes et organismes qui accueillent des artistes en résidence. Il reçoit également le soutien annuel du Conseil régional Nouvelle-Aquitaine.