Se remémorant les livres de chevet qui ont forgé son appétit pour la gastronomie (Gouffé qui voulait déjà réduire l’usage du sucre, Escoffier qui en appelait à la science…), Thierry Marx s’est félicité de présider cette édition du Festival du Livre gourmand riche d’une abondante et si diverse littérature témoignant des questions vitales de notre époque. Il s’est aussi souvenu de ses premiers pas à l’Hôtel du Parc, chez Jean Vessat, à Savignac-les-Églises, établissement sur lequel a grandi la fameuse École de Savignac.
Des enjeux politiques
Quand les métiers de bouche croisent le Centre Français d’Innovation Culinaire dans lequel s’implique Thierry Marx, alors on se projette, comme il y a invité le public dans son discours inaugural, dans un avenir qui ajouterait au combat mené pour la qualité l’aspect social de ce vaste et essentiel secteur (payer le juste prix aux producteurs, rééquilibrer la proportion végétal-animal, combattre l’alimentation à deux vitesses…) pour que les consommateurs redeviennent des mangeurs… auxquels on ne ferait plus avaler n’importe quoi, « avec des cours de gastronomie bienvenus, dès la petite enfance » pour montrer que les produits ont une histoire, une géographie, une écriture des recettes et même une arithmétique pour leur proportion.
Deux ouvrages de prix
Justement, les jeunes générations, celles des écoles de Périgueux en tout cas, sont largement impliquées dans le choix du prix Dame Tartine, qui récompense un ouvrage qui leur est destiné : de quoi éveiller la curiosité des enfants quand ils se penchent sur leur assiette. C’est Delphine Lebrun qui a retenu leur attention avec Mes super dessert de fête, chez Mango jeunesse.
Et à l’autre bout des générations, couronnant ses 92 printemps, c’est l’ode à la cuisine méridionale de Gui Gedda qui a fait chanter les papilles du jury du Prix La Mazille, avec Une vie frottée d’ail, une ”bible” de 600 pages publiée aux éditions de l’Épure, qui a valu au chef de recevoir des mains de la maire de Périgueux, Delphine Labails, et de Thierry Marx, un prix qui vaut pour l’ensemble de sa carrière.
• Lors de la soirée, hommage a été rendu à Danièle Mazet-Delpeuch et Michel Guérard.
Périgueux est candidate pour une labellisation dans le réseau des villes créatives de l’Unesco au titre du patrimoine gastronomique. Dans ce cadre, elle travaille avec le collège culinaire de France pour repérer des savoir-faire artisanaux et mettre en valeur le terroir.