Un savoir-faire d’excellence palpite au cœur du Périgord blanc depuis des siècles, avec la chaux hydraulique naturelle produite à partir d’un calcaire unique aux yeux de nombreux chaufourniers. D’un point de vue géologique, la chaux naturelle (composée de carbonate de calcium, de silice et d’aluminium) et la commune de Saint-Astier, dans la vallée de l’Isle, sont intimement liées : depuis quatre générations, cette matière est fabriquée à partir du sous-sol local sur quatre sites de production (trois en surface et un en souterrain, exploité sur 40 hectares). Aussi, l’entreprise Chaux et enduits de Saint-Astier, qui a vu le jour en 1912, est devenue Saint-Astier, tout simplement, pour souligner son ancrage local.
« Nous produisons 250 000 tonnes de chaux de construction chaque année pour 110 000 tonnes de produits finis », énumère Marlène Péret, responsable marketing et communication de la société. Depuis plus d’un siècle, l’entreprise contribue à la restauration du patrimoine en France : le Mont Saint-Michel, le palais de l’Élysée ou encore la cathédrale Notre-Dame de Paris font partie notamment de ses chantiers les plus connus.
« S’adapter aussi aux besoins des particuliers »

Depuis l’épidémie de Covid, en 2020, les Français privilégient, quand ils le peuvent, le “faire soi-même”, avec un penchant pour des produits naturels, sains et locaux. Moins gourmande en ressources que le ciment, la chaux est de plus en plus utilisée dans les foyers, en quête de menus travaux de rénovation et de décoration. « Nous avons constaté une hausse de 20 % des demandes de particuliers en quatre ans, explique Marlène Péret. Par conséquent, nous avons décidé de nous adapter à ces attentes en proposant des échantillons à acheter en ligne ». Une e-boutique dédiée a vu le jour, avec des panels en conditionnement de 500 grammes, 3 ou 5 kilos afin que le consommateur puissent essayer le matériau, sa teinte et la texture avant de commencer les travaux.
Cinq références d’échantillons sont vendues en emballages adaptés. Badilith, un badigeon de chaux pour effectuer des peintures texturées en intérieur, est disponible en dix teintes au choix. Décofond, mortier à la chaux, prêt à l’usage, gris très clair, permet de préparer un support avant enduit mais qui peut aussi être employé comme enduit décoratif. Une chaux colorée, pré-teintée, à mélanger avec du sable local pour retrouver l’aspect authentique des enduits ou des joints, est disponible en dix couleurs. Colorchausable, mortier de chaux pour restaurer des enduits ou faire des joints sur du bâti ancien, se décline en dix teintes et vendu en grains très fins. Thermocromex, béton monocouche pour réaliser des enduits sur bâti neuf, est proposé en huit couleurs.
Tutoriels et formations à venir
Ces produits sont livrés en 24 à 48 heures via Colissimo, à domicile, sur l’ensemble de la France métropolitaine.
Pour ces nouveaux échantillons, l’entreprise propose des tutos sur la e-boutique, à partir de ce mois de mars. De plus, Saint-Astier va mettre en place sa première formation à destination des particuliers (elle dispense déjà de nombreuses prises en main aux professionnels, notamment pour ses produits innovants) le 23 juillet prochain entre 8h30 et midi, sur son site de Saint-Astier.
Vers un nouvel outil industriel
L’entreprise de production de chaux, forte de 150 salariés, réalise un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros dont 17 % se concluent à l’international. « Nous exportons nos produits essentiellement aux États-Unis, en Australie, au Royaume-Uni et en Espagne », souligne Marlène Péret.
L’entreprise familiale ne compte pas s’arrêter là et souhaite encore se développer via la création d’une nouvelle usine et un outil industriel qui remplacera, à terme, le charbon par du gaz. « Nous attachons une grande importance à la dimension écoresponsable de notre production. Le nouveau processus, qui va allier calcination et hydratation, permettra de réduire les émissions de poussières et d’augmenter la production de chaux », se réjouit la communicante. Pour ce faire, la société astérienne a obtenu une subvention de 3 millions d’euros de la Région Nouvelle-Aquitaine, à l’automne 2024.