Connaissez-vous l’activité physique adaptée ? Les éducateurs diplômés sensibilisent un public ciblé et apportent des conseils aux personnes porteuses ou à risque de développer des maladies chroniques. Ces rencontres créent aussi un lien social apprécié des participants.
J’ai testé pour vous un atelier
Rendez-vous m’a été donné un peu avant le début de l’atelier, dans la salle Bernard Barbier, à Ligueux, dans la commune de Sorges-et-Ligueux-en-Périgord. Éloïse, l’enseignante, commence à installer des chaises dans la salle, aidée par Sylviane, Véronique, Joëlle et Alain. De leur côté, Béatrice, Jean-François, Guy et Jérôme discutent de leur randonnée de la veille sur le Causse de Savignac. La séance va commencer : avec le groupe, nous nous installons sur les chaises disposées en cercle. Éloïse, installée à ma droite, invite à suivre ses mouvements d’assouplissement. On commence à bouger la tête doucement puis, au fil des exercices, nous sollicitons nos épaules, bras, jambes et finissons par nos pieds qui tapotent le sol en rythme. Nous nous levons et la séance se poursuit avec une déambulation dans la salle. Il est demandé aux participants de sautiller, de marcher sur la pointe des pieds ou au contraire sur leurs talons.
Sylviane me confie que ces exercices ne causent jamais de courbatures le lendemain (ils sont alactiques, précise Éloïse.) Sylviane constate que ça n’empêche pas d’avoir les joues rouges et de faire un peu transpirer !
La séance d’échauffement se termine. Des accessoires sont installés dans la salle afin de faire pratiquer des petits jeux de coordination. Deux équipes se font face, elles doivent collecter un maximum de plots en les déposant sur un support. Au fil des manches, la difficulté augmente avec des consignes de couleurs différentes à respecter.
Ces petits jeux de coordinations sont plus compliqués qu’il n’y paraît, me souffle Alain. Car il faut penser que le cône vert reçoit un plot blanc, mais s’il y en a déjà un rouge dans la pile, il faut seulement ramasser le plot bleu… bref, c’est marrant.
Rencontres solidaires
Joëlle, Sylviane, Véronique et Alain viennent depuis le début, ils apprécient l’ambiance chaleureuse, les liens tissés entre participants du coin et les sorties programmées ensemble, sans parler des services rendus mutuellement. Les ateliers se terminent autour de petits casse-croûte portés par les uns ou les autres.
Une des participantes, qui a dû se séparer de sa voiture, peinait à marcher pour ses déplacements au cabinet médical ou pour faire ses courses. Dans le groupe, une personne s’est proposée pour l’accompagner dans ces quelques déplacements.
Joëlle acquiesce : « C’est l’avantage d’arriver à se connaître, on comprend ce qui peut être utile aux autres. On se retrouve aussi pour papoter encore plus souvent, ou se donner un coup de main ».
Les participants continuent en faisant des exercices individuels favorisant la coordination, l’équilibre, la dextérité… Guy ajoute en souriant : « C’est très bien, et en plus chaque exercice ne dure pas longtemps, une à deux minutes. On s’y met chacun son tour. J’ai eu de la chance lorsqu’il a fallu écrire mon prénom avec la pointe de mes orteils, assis, la jambe tendue. Jean-François en a eu moins que moi ! » La séance s’achève juste avant l’heure du déjeuner. Tout le monde se donne rendez-vous pour la semaine prochaine. Hélas pour les curieux, cet atelier de Ligueux est complet des semaines à l’avance. Ce qui n’est pas forcément le cas pour les autres lieux (planning à découvrir plus bas).
Hervé LOUBET
« Les ateliers collectifs créent du lien, comme ici à Ligueux grâce au Ccas. Et bouger ici, ensemble, incite la personne à bouger plus, toute seule. » Éloïse, enseignante APA
Une équipe aux petits soins : Le GE-APA Santé Nutrition
Ce groupement d’employeurs, créé en 2011, collabore avec l’université de Bordeaux. Il est chargé de mission de santé publique (prévention et promotion de la santé). Il crée des événements, sensibilise et assure des formations, éduque à la santé, assure des séances individuelles ou collectives, réalise des diagnostics et des bilans. Il a accompagné des projets d’aménagements de lieux de vie dans des structures d’hébergement.
Éloïse, Mathilde et leurs collègues sont essentiellement issus d’une formation universitaire STAPS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives) avec une licence, un master ou un doctorat en Activité physique adaptée. Une trentaine d’enseignants se répartissent sur sept départements de Nouvelle-Aquitaine (17, 24, 33, 40, 47, 64, 87) auprès de 150 structures différentes pour accompagner 3734 personnes chaque semaine.
Bouger invite à bouger davantage. Éloïse, rencontrée à Ligueux, est enseignante en APA après un parcours STAPS à l’université Paul Sabatier de Toulouse. Elle est salariée depuis deux ans au GE-APA-SANTE et se partage entre ateliers collectifs et interventions à domicile partout en Dordogne. Sa fierté : animer le nouvel atelier de Château-l’Évêque… où elle retrouve sa grand-mère.
L’intervention à domicile
En général, l’enseignant rencontre les participants en rendez-vous, à domicile. La Carsat va financer jusqu’à cinq séances d’une heure. Ces évaluations permettent d’orienter vers des exercices plus adaptés à la personne et à ses besoins : maladie(s) chronique(s), situation de handicap ou de fragilité, motivation. Des évaluations sont réalisées au démarrage de l’intervention, au 6e mois et avec un bilan annuel. Sont notés : la progression, la qualité de vie et la motivation de la personne.
Les ateliers collectifs
Les interventions en ateliers collectifs comme celui de Sorges-Ligueux concernent un petit pourcentage de bénéficiaires. Ces rencontres sont souvent initiées par une structure locale de collectivité (ici, le Ccas), une association, un réseau de santé, des structures médico-sociales ou sanitaires…
Les ateliers collectifs sont financés par la Conférence des Financeurs :
• lundi : Saint Médard de Mussidan (tous public), Bergerac (plus de 55 ans), Sigoules (plus de 55 ans)
• mardi : Sorges-et-Ligueux-en-Périgord (atelier complet), La Coquille (plus de 60 ans)
• jeudi : Château-l’Évêque (plus de 60 ans)
• vendredi : Tocane-Saint-Apre (plus de 60 ans)
Renseignements et inscriptions : Héloïse Lambert-Martin, heloise.lambert-martin@ge-apa-sante.com
