Après avoir œuvré bénévolement alors qu’elle est encore aide-soignante, Marie-Josée a sauté le pas et a créé sa micro entreprise à la fin de l’année 2019, encouragée par un premier prix décerné par Bordeaux Métropole, gratifiant les initiatives d’entreprenariat solidaire à destination des seniors. Il a été suivi de deux autres distinctions : celle de l’artisan innovateur en 2019, et le dernier, “la start-up dans le pré”, récompensant les entreprises luttant contre l’isolement des personnes âgées en milieu rural.
Prendre en compte les personnes âgées et le travail des soignants
Après avoir répertorié les multiples problématiques qu’elle a pu rencontrer dans sa carrière professionnelle, Marie-Josée a imaginé des vêtements à créer ou à adapter, prenant en compte les comportements liés aux pathologies.
Pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, par exemple, qui souvent multiplient les séances de déshabillage, Marie-Josée a conçu une combinaison adaptée et sécurisée, notamment au niveau des fermetures.
Les différentes déclinaisons des vêtements sont dans un premier temps testées afin de valider leur efficacité, puis élaborées comme des pièces uniques, avant d’être fabriquées en petites séries.
La cheffe d’entreprise place la dignité de la personne âgée au cœur de sa démarche mais pas seulement. Attentive aux difficultés rencontrées par les soignants et les aidants, elle fait en sorte que le vêtement soit également pratique pour ces derniers, afin de pouvoir travailler dans la sérénité.
Informer, former et sensibiliser
Sollicitée par les écoles d’infirmières et de soignants, elle intervient pour sensibiliser tout particulièrement au travail en Ehpad, car il est primordial pour elle que les personnes âgées soient accompagnées dans de bonnes conditions, et que le travail des soignants soit considéré. Un thème d’actualité avec la sortie du livre de Victor Castanet : Les fossoyeurs.
Un sujet qu’elle connaît bien même si, au-delà du constat, elle explique que « la parole des soignants n’est pas suffisamment prise en compte et que si les difficultés sont connues, il n’y a pour le moment aucune solution concrète apportée ». La sensibilisation doit selon elle « se faire à tous les niveaux, car de nombreuses problématiques sont imbriquées et ne facilitent pas le travail des soignants, à commencer par les conflits au cœur des familles des résidents, qui s’agrègent souvent aux problèmes liés au manque de personnel et au manque de moyens ».
Une démarche à déployer
Depuis la création de son entreprise, Marie-Josée a créé un poste supplémentaire de salarié. Très à l’écoute de tous les acteurs du grand âge, elle a mis en place un service de retouche au prix unique de 15 €, pour faciliter les soins ainsi que le confort de la personne. Elle revalorise également les garde-robes abandonnées dans les Ehpad afin de leur donner une seconde vie.
Enfin, elle a lancé un service mensuel de location à destination des familles et des résidents ne pouvant financièrement envisager un renouvellement de garde-robe. Elle a encore d’autres projets mais, pour aller plus loin, la cheffe d’entreprise a besoin de soutien financier afin de développer et de déployer cette démarche “d’intérêt général”.