Les sentiers de randonnée qui courent dans des hectares de forêt, l’escalier de 139 marches qui relie le parc aux grottes troglodytiques sur la colline, l’étendue du parc paysager aux arbres majestueux et la composition de jardins thématiques autour de la serre horticole occupent largement une journée.
Propriété du Département depuis 2007, le domaine de Campagne fait l’objet d’un programme régulier de réhabilitation. Le cadre romantique du château, deux logis en équerre dont la partie la plus ancienne date du XVe siècle dans un ensemble très remanié au XIXe, jouxte sur la limite nord du parc les façades linéaires de dépendances qui témoignent du contexte agricole alentour.
Arbres majestueux
Un ruisseau agrémenté de cascades et petits ponts à balustres serpente dans le parc paysager, dessiné entre 1852 et 1862 par un pépiniériste bordelais. Quelques sujets remarquables peuplent l’arboretum : cèdres, sequoias, platanes et taxodiums. Les stations pédagogiques accompagnent une visite libre pour découvrir la richesse du vocabulaire de l’art des jardins au XIXe siècle avec serpentine, haha, labyrinthe et miroir d’eau.
La combinaison de jardins est un lieu de partage où l’équipe du domaine donne à voir un savoir-faire qui s’exprime dans le verger conservatoire, le labyrinthe, les carrés médiéval et néolithique ou encore le potager en permaculture, sans oublier le jardin d’hiver du XIXe restauré récemment. Toutes les facettes de ces jardins ont une valeur historique, à découvrir à tout âge. On y apprend aussi beaucoup sur un mode de gestion respectueux de l’environnement.
Mosaïque de jardins
Le verger conservatoire est composé d’essences fruitières autrefois présentes sur le site. La liste des végétaux de 1862 a permis le recensement de certaines variétés locales, qui ont été réintroduites et enrichies avec de nouvelles éditions, dans l’esprit de notre époque, pour conserver un patrimoine végétal. La démarche a été menée en étroite collaboration avec le Conservatoire végétal régional.
Le labyrinthe est un espace de jeu ouvert aux visiteurs : on se perd entre les haies de charmilles sans perdre du regard l’arbre de Mai orné de fleurs et de couleurs, arbre cher aux élus de notre République. Le jardin médiéval, créé à partir de documents historiques répertoriant les plantes et jardins du Moyen Âge, présente une collection végétale connue en Europe avant le XVe siècle : plantes alimentaires du potager (potherbes pour potages et potées, plantes maraîchères à racines, aromates et condiments), plantes textiles et tinctoriales, simples utilisées pour se soigner, espèces ornementales du jardin de fleurs.
Le jardin néolithique retrace les trouvailles des premiers agriculteurs, leurs techniques et les variétés cultivées. Il sert de support pour développer des animations : découverte de l’environnement végétal de cette période historique, manipulation des outils et techniques d’alors pour semer, planter, entretenir, récolter… Des ateliers sont aussi consacrés aux plantes utilisées pour la fabrication d’outils ou de vêtements.
Respect de la biodiversité
Les techniques de la permaculture (association de plantes, gestion des semis et des plantations, design de potager, outils d’analyse du sol et des amendements) s’implantent depuis 2019 dans la chambre de verdure consacrée au potager.
En juillet et en septembre, l’association Happy Cultors apporte à l’équipe des jardiniers du Pôle Paysage Espaces Verts une formation théorique et pratique pour développer des méthodes agricoles respectueuses de la biodiversité.
• Le domaine est ouvert en accès libre, de mars à novembre (pendant les vacances scolaires de décembre à février). L’été, visite guidée les mardis et jeudis, à 10h, assurée par les agents et jardiniers du domaine.
Un parc habité
Jusqu’au 3 octobre, en partenariat avec les Jardins d’Eyrignac, l’exposition “La forêt des Autres”, de Christian Lapie, permet de contempler une œuvre monumentale de sept figures dans le parc, quatre sculptures et onze peintures dans le château.