Dans les discours chacun s’est souvenu du rôle de Joséphine Baker pour faire progresser la tolérance, l’universalisme ou tout simplement la fraternité qui fait partie de la devise de la République française. Mario Stasi, président national de la Licra, rappelait l’engagement de l’artiste dans la Lica, qui allait devenir la Licra, la ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme. Son engagement était effectif des deux côtés de l’Atlantique, aux côtés de Martin Luther King en Amérique et dans la société française. Sans oublier son image de femme libre et libérée, en avance sur son époque.
Ses combats
Joséphine Baker défendait des valeurs républicaines dont on reparle tant à la veille de ces élections législatives imprévues. Elles étaient dans toutes les bouches durant le festival, que ce soient des politiques comme Germinal Peiro, le président du Département, Alain Rousset celui de la Région et même Andrea Casiraghi, petit fils de Grace Kelly, princesse de Monaco qui avait recueilli Joséphine et ses enfants quand ils avaient été expulsés en 1969 du château de Milandes. Tous ont rappelé ses combats contre les exclusions et les totalitarismes.
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Les auteurs présents ajoutaient leurs paroles à ces combats. Marek Halter, rescapé du ghetto de Varsovie ; Richard Malka, l’avocat de Charlie Hebdo ; Mohamed Sifaoui, décrypteur de l’islamo-gauchisme comme Nora Bussigny, prix du livre Joséphine Baker, dénonçant les nouveaux inquisiteurs ou l’imam de Drancy, Hassen Chalghoumi, pointant l’islamisme. Il y avait de quoi débattre.
Ses enfants dans ses pas
On pouvait également croiser cinq des douze enfants adoptés dans le monde entier par Joséphine Baker : sa tribu arc-en-ciel perpétue sa mémoire. Brian était l’un des plus actifs avec ses livres de souvenirs sur son stand, où il n’arrêtait pas de dédicacer en parlant de sa mère. Marianne, l’une des rares filles de la tribu, témoignait de l’éducation stricte qu’essayait de leur donner Joséphine Baker. Akio, le seul installé en Dordogne, n’était pas avare d’histoire, comme Luis ou Mara venus pour l’occasion. D’habitude, ils essayaient de se retrouver chaque année, au moins pour Noël ; désormais le festival leur offre une autre occasion de se rencontrer.
Bientôt un lycée Joséphine-Baker à Sarlat
Ils auront certainement bientôt un autre rendez-vous, quand le lycée Pré de Cordy de Sarlat, que certains ont pu fréquenter, sera enfin rebaptisé du nom de Joséphine Baker. La Région et le maire y sont favorables, il ne reste plus que quelques détails à régler.
Une troisième édition annoncée
Avec 3 500 visiteurs, le festival a attiré moins de public qu’en 2023 en raison de la pluie et de la suppression de la journée des lycéens, pour cause d’examens. Une cinquantaine de bénévoles ont contribué à l’organisation. Une trentaine d’auteurs sont venus dédicacer et animer des débats. Le marché gourmand, avec huit producteurs locaux, proposait une cuisine éclectique.
En 2025, les dates sont prévues du 27 au 29 juin. La formule va évoluer avec une place de plus en plus grande de l’équipe de la Licra nationale qui va perpétuer l’idée lancée et portée à bout de bras par Claude Pierre-Bloch, installé à Villamblard.