Le Service de santé au travail 24 est le premier SST à obtenir la labellisation “Maisons sport santé”, récent réseau national impulsé par les ministères des sports et de la santé, prenant appui sur une grande diversité de structures déjà en activité, publiques ou privées, à but lucratif ou pas, du sanitaire et social, etc. En Dordogne, Peps 24 à Périgueux et le Club action avenir du Bergeracois sont aussi labellisés. Un 3e appel à projets est lancé jusqu’au 15 septembre pour ajouter des sites aux 287 identifiés en France.
Exemplarité et motivation
Pour marquer cette nouvelle prérogative, le SST 24 et son homologue de Corrèze (AIST 19) ont organisé un webinaire (90 inscrits) sur l’intérêt de l’activité physique au travail, à suivre en replay. La Périgourdine Camille Grassineau, de l’équipe de rugby médaillée aux JO de Tokyo, est intervenue sur fond de cet été sportif et du futur accueil des JO à Paris. Un contexte dynamique pour stimuler la mission des responsables du SST 24, du ministère des sports et de l’Institut des rencontres de la forme, organisateurs de cet échange numérique qui a mis en avant le mouvement au quotidien, dans les modes de déplacements domicile-travail, notamment, ou lors de la pause méridienne.
Christèle Gautier, cheffe de projet sport-santé au ministère des sports, rappelle que la crise a souligné le déficit d’activité sportive et une sédentarité accrue avec le télétravail. Les enfants n’échappent pas à l’inactivité physique : seulement 20 % remplissent la recommandation d’1h par jour… Les jeunes d’aujourd’hui étant les travailleurs de demain, la réponse est donc globale, unissant les parties prenantes associées (éducation, milieu professionnel, santé, sport, tissu associatif). « En accompagnant une population active, c’est tout un écosystème qui est concerné : une personne convaincue de reprendre une pratique physique, et il peut s’agir tout simplement de marcher, constitue l’assurance d’une réussite partagée », souligne Christèle Gautier, qui ajoute que 50 % de la population française est actuellement en surpoids ou obèse, avec les malades chroniques qui y sont associées, et un impact social évident dans l’avancée vers le grand âge.
Objectif prévention et bien-être
Les entreprises ont ici une responsabilité à prendre et les SST peuvent les aider à s’ouvrir en apportant une expertise. Pour Philippe François, président du SST 24, la réflexion date de l’automne 2019. « Pour qu’une économie soit en bonne santé, il faut que dirigeants et salariés se portent bien aussi. Autour de moi, tout le monde a bien compris cet intérêt commun, employeurs et syndicats. » Le lieu de travail est aussi un espace social, de culture et d’activité physique. Accompagné par des spécialistes prêts à s’investir et par l’Institut des rencontres de la forme, Laurent Eecke, codirecteur, s’attache à faire rimer santé au travail et santé publique. La solution peut passer par des activités simples et peu coûteuses. « Tous les cinq ans, nos services reçoivent tous les travailleurs du territoire : un bon moyen pour repérer les facteurs de risque, les maladies chroniques, l’hygiène de vie. Et diffuser des conseils. »
SST 24, Maison sport et santé
L’objectif en termes de santé publique est de s’appuyer sur l’entreprise pour permettre de développer l’activité physique des salariés, ce qui contribuera à diffuser cette préoccupation auprès de leur famille et de leur entourage ; il est aussi d’éviter la désinsertion professionnelle en permettant le maintien en emploi, malgré les pathologies de certains salariés. Fort de cette nouvelle attribution, le SST 24 va accompagner les entreprises dans cette démarche de prévention par le sport, d’autant que la loi santé travail du 2 août dernier confère à cette médecine spécialisée la possibilité de prescrire une activité physique adaptée, selon les pathologies des salariés, que ce soit sur ou hors temps de travail. Médecins et infirmiers du travail ont ainsi établi un protocole à destination des adhérents, relais étant pris sur le terrain par des associations qui proposeront des ateliers adaptés, grâce à leur réseau d’intervenants.