Muni des outils indispensables à son activité, baguettes, coudrier et pendule notamment, Philippe Dubocage cherche de possibles sources dans le sous-sol et lorsqu’il en trouve, parvient grâce à sa technique à en évaluer la profondeur ainsi que le débit : « En tant que magnétiseur et sourcier, on peut régler la fréquence comme sur un poste radio. Une cavité aura par exemple une fréquence différente de celle d’une faille ou d’une source. »
En dépit de l’entraînement et de son expérience, Philippe n’exclut pas la possibilité de se tromper et de se faire piéger par une faille ou une réserve d’eau : « C’est la hantise du sourcier. Cela ne m’est jamais arrivé, j’ai cette chance mais sur un terrain constitué de tourbe ou de billes d’argile gavées d’eau, c’est possible de se tromper. Ce n’est pas une science exacte. »
Améliorer le cadre de vie des personne
Sa dernière intervention s’est soldée par une belle réussite dans le secteur de La Coquille. Mis en relation par des connaissances avec un jeune couple investi dans de gros travaux de rénovation de son habitation, il a permis de mettre fin à des inondations particulièrement invasives.
Philippe est particulièrement fier de sa découverte. Il a mis au jour pas moins de huit sources, dont cinq passaient sous la maison. L’eau qui envahissait la cave était jusque-là évacuée par des tuyaux sur le terrain voisin, mais cela ne réglait le problème que provisoirement.
Il a situé l’emplacement des sources, et sur ses conseils, les propriétaires ont creusé une tranchée et ont installé des drains, des galets : « Nous avons rassemblé et guidé les sources, en s’appuyant sur la pente naturelle du terrain, pour les amener dans une autre direction, en restant en harmonie avec la nature. »
À l’aide de son pendule et d’un cadran, il a déterminé la profondeur, relativement faible, puisque les sources se situent à seulement 1,50 mètre. Quant au débit, différent pour chacune, il reste peu important, avec une moyenne de 700 litres par heure. S’il ne garantit pas l’autosuffisance aux propriétaires, il leur permettra tout de même d’alimenter un potager de belle dimension grâce au puits creusé à cet effet.
Pleinement satisfait d’avoir pu solutionner le problème de ses clients, Philippe insiste sur le fait qu’il est important de respecter la nature et de ne forer que lorsque le débit est supérieur à 1500 litres par heure. Il est heureux de pouvoir aider les gens, de leur permettre de retrouver un cadre de vie agréable et sain, gage d’une meilleure vitalité, car la présence de sources sous une habitation peut avoir, au-delà des risques d’inondations, des répercussions sur l’état de santé de ses habitants. C’est du reste souvent à la suite de la visite d’une personne pour ses compétences de magnétiseur, qu’il découvre l’origine de ses maux en réalisant une étude géobiologique à son domicile.
Aucune expérience scientifique n’a encore accrédité la réalité de ce phénomène, même si le professeur Yves Rocard a donné en 1962 un début d’explication : selon lui, la détection du sourcier concernerait plutôt des failles, fissures et autres cavités qui favorisent l’écoulement de l’eau plus que la présence de l’eau elle-même. Son hypothèse serait que certaines personnes possèdent une sensibilité particulière au champ magnétique terrestre, tout comme les animaux. La communauté scientifique a toutefois majoritairement rejeté cette conjecture et les expérimentations menées ultérieurement se sont avérées négatives.