Au-delà de la dimension politique de cette démarche, il s’agit bien d’interroger notre rapport aux animaux, de repenser ce vivre-ensemble, impliquant le partage de l’espace public… Avec une série de solutions et de propositions qui permettent de parler d’autre chose que des crottes de chien sur les trottoirs, même si l’éducation des maîtres reste un sujet permanent.
Pour une installation durable de l’animal en ville
Outre les nombreuses voix qui s’élèvent depuis plusieurs années pour dénoncer la maltraitance animale, il existe un large consensus scientifique sur les nombreux bénéfices apportés par les animaux : soutien affectif et social, médiation thérapeutique, programme pédagogique et socioéducatif, amélioration de la santé physique, mentale, ou morale.
Il s’agit aujourd’hui de susciter une prise de conscience de la place de l’animal dans la société et plus particulièrement dans la ville, en allant au-delà des seuls objectifs réglementaires, sanitaires et sécuritaires.
Ancien chef d’entreprise, Patrick Capet a toujours été sensibilisé et préoccupé depuis son enfance par la condition animale. Aussi prend-il son rôle avec beaucoup d’enthousiasme, de sérieux, ce qui ne l’empêche pas de faire preuve de pragmatisme dans son approche. Pour changer les habitudes, en montrant la complémentarité et les convergences entre l’humain et l’animal, il est indispensable selon lui « de mener la réflexion en mesurant ce que la place de l’animal dans la ville peut apporter dans notre quotidien ».
Aussi veut-il sensibiliser et convaincre le plus grand nombre des bienfaits apportés en conciliant les réponses aux besoins et attentes des habitants, avec l’amélioration des conditions de vie urbaine des animaux : sort des chats errants, sauvegarde de la faune sauvage…
Cette cause importante revêt de multiples enjeux : cohabitation apaisée entre les propriétaires et non propriétaires d’animaux, amélioration du cadre de vie, préservation de la biodiversité et réduction des nuisances. Un bien vivre ensemble profitable à tous.
Ce projet sera décliné en plusieurs actions qui se mettront en place dans les mois prochains.
Un cimetière animalier
Près d’un foyer sur deux en France possède au moins un animal de compagnie (source Insee), soit près de 80 millions de chiens, chats, chevaux, poneys, petits mammifères, oiseaux, animaux de terrarium, poissons, oiseaux de basse-cour. Ces chiffres, associés à l’augmentation du nombre d’associations engagées pour les animaux, confirment l’intérêt croissant des Français pour la condition animale.
Un des premiers axes du projet proposé par Patrick Capet consiste à créer un cimetière animalier municipal. En effet, lorsque l’on est confronté au décès de son animal, la loi n’impose rien s’il fait moins de 40 kg. Si on habite dans un immeuble, on est souvent sans solution. Ce futur espace de recueillement, unique en Dordogne, sera associé à un parcours de promenade dans un espace naturel.
Un autre axe bien avancé concernera la création d’un dispensaire animalier. Destiné à prendre en charge les animaux dont les maîtres rencontrent des difficultés financières, il sera mis à disposition de la SPA, avec laquelle Patrick Capet a déjà bien avancé.
Un pigeonnier contraceptif
Dans le même esprit que ce qui a été réalisé par la SNCF de Périgueux à proximité de la gare, le référent à la cause animale envisage, notamment dans le secteur de l’hôpital très concerné par la présence de colonies de pigeons, d’installer un pigeonnier contraceptif, permettant de réguler les naissances, par la stérilisation des œufs. Les pigeons sont nourris à l’intérieur d’un nichoir, entretenu de façon régulière et constante, et disposent des aménagements nécessaires pour faire leurs nids. Un programme de nichoirs à destination des oiseaux de parcs et jardins sera entrepris en complément de l’espace de biodiversité créé par le Grand-Périgueux, à l’extrémité du terrain du pôle Aliénor
De la pédagogie et du service
Enfin, il envisage de créer un guide pédagogique du monde animal urbain, contribuant à ouvrir les habitants à l‘agroécologie. Il prévoit également un dispositif “Seul à la maison”, destiné aux personnes vivant seules avec un animal : une carte indiquera la personne désignée pour s’en occuper si elles ont un accident ou sont hospitalisées.
Un statut pour les nourrisseuses
Une convention lie la mairie de Périgueux depuis plusieurs années à l’association SOS Chats Libres, dont l’un des objectifs est la maîtrise de la stérilisation des chats errants, seule solution fiable pour éviter leur prolifération. Lorsque l’un d’eux est signalé, des bénévoles l’attrapent pour le faire stériliser. Il passe ainsi de sa condition de chat errant à celle de chat libre ; remis sur son lieu de vie, inséré dans un groupe, il est nourri par des nourrisseuses de l’association. Elles s’impliquent au quotidien, mais leur rôle n’est pas toujours bien perçu par les habitants. L’idée de Patrick Capet serait de leur donner une reconnaissance officielle, associée à une carte qu’elles pourraient présenter si besoin.