Bien cachée dans les bois du Périgord noir, sur les hauteurs de Saint-Cyprien, entre Dordogne et Vézère, la propriété de 28 hectares s’ouvre au fil du chemin qui conduit à une apparition inattendue, un château à taille humaine où peu de Périgourdins, pourtant fins connaisseurs des environs, ont eu l’occasion d’entrer. Le charme de ce petit bijou de pierre ocre, chapeauté de lauzes, n’a longtemps agi que sur ses propriétaires et familiers.
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La demeure, construite au XVIIe et souvent remaniée, a plusieurs fois changé de mains en 50 ans. Dans les années 1960, on doit au maître des lieux britannique l’ajout de tourelles so romantic. Puis, dans la décennie 80, un propriétaire anglais y a fait élever un pigeonnier et aménager une partie intérieure sous l’influence de ses voyages d’affaires en Asie, détails exotiques et compositions de boiseries raffinées dans le respect des pierres dorées d’origine. On lui doit le cocon ténébreux d’une petite salle de cinéma au ciel étoilé et le bar façon pub anglais avec sa galerie photos de célébrités. C’est en 2020 que La Carrière s’est ouvert au monde, lors de son rachat par un couple irlando-hollandais avec une location touristique essentiellement destinée à une clientèle internationale.
Esthétique et confort
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Depuis l’été dernier, le domaine appartient à des investisseurs corréziens qui ont choisi de poursuivre l’activité d’accueil et de valoriser ce patrimoine exceptionnel. Dans une authenticité intacte et en conservant une partie de l’héritage des occupants précédents, ils ont fait évoluer les installations, rénové la piscine, modernisé les huisseries. Leur empreinte s’exprime dans une décoration moderne et élégante, alliant esthétique et confort, meubles anciens et contemporains, pour composer des espaces qui conviennent aussi bien à une clientèle familiale qu’à des réunions d’affaires. Un même lieu, deux ambiances pour marquer des moments inoubliables.
Quiétude des espaces naturels
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Avec huit chambres, dont une suite nuptiale et sa vue panoramique, le château se prête à l’hébergement de groupe. Il s’adapte à la privatisation d’événements, mariages notamment, dans les salons ou en terrasse aux beaux jours, avec toute l’intendance nécessaire côté cuisines. La salle de séminaire équipée est au format de 12 participants. L’ensemble intérieur, vaste et lumineux, intègre un espace détente avec jacuzzi et salle de sport. Les extérieurs, offerts à de longues promenade ou une flânerie dans la clairière, s’organisent autour d’une aire de jeux pour les enfants et de la piscine, d’un lac japonisant avec pagodes et de deux chalets pour des séances de yoga ou retraites bien-être.
Deux grands voyageurs épris du Périgord
Amélie Reservat et Joshua Worsey, du fait de leur parcours international, sont les hôtes choisis pour assurer l’accueil et la gestion des lieux. Ces trentenaires voyageurs se sont rencontrés aux Fidji il y a 15 ans — elle originaire du Lot-et-Garonne et cuisinière de formation (elle propose ici une cuisine fusion, et adore pâtisser) ; lui Anglais, plombier et rompu à la maintenance tout terrain — et ont presque fait le tour du monde, petit à petit. Ils ont vécu en Nouvelle-Zélande avant de devenir gardiens d’un chalet de luxe, à Saint-Lary, puis de succomber à ce cadre de vieilles pierres et pleine nature. Depuis septembre, ils mobilisent leur expérience et leur énergie pour donner tout son potentiel au domaine et à la SAS La Carrière, avec le soutien de Périgord Développement.
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Le couple se constitue un réseau localement, recrute du renfort, assure l’accueil et organise avec des prestataires la qualité de services attendue, la jeune femme prenant en charge la gestion et les relations commerciales, la visibilité passant surtout par des sites anglais. « Nous avons carte blanche pour développer l’activité. Nous souhaitons attirer aussi une clientèle française et développons des courts-séjours, y compris hors saison. » Les réservations arrivent pour l’été prochain (15 500 euros la semaine tout compris pour 16 personnes en juillet-août, mais en groupe hors saison il est possible de bénéficier de toutes les installations pour 100 euros la chambre), « nous recevons des groupes d’amis, des familles à trois générations, des gens éparpillés dans le monde qui se retrouvent ici ». De quoi se ressourcer sans bouger… mais ce serait quand même dommage de se priver des hauts-lieux touristiques alentours.