Au commencement était la terre
Participants de la première heure, Elisabeth Barreaud et Laurent Marzat, respectivement trésorière et président actuels de l’association, ont pris le relais suite au départ de Michel. « Nos motivations sont plurielles : nous aimons savoir ce que nous mangeons et sommes attentifs à la qualité gustative. Nous voulons aussi choisir nos légumes de saison et ne pas être obligés de subir la standardisation des productions », détaille Elisabeth dont les parents cultivaient leur potager. Laurent, quant à lui, est issu du milieu agricole et très investi dans l’associatif depuis 40 ans.
Mélange de cultures
« Nous sommes attachés au contact avec la nature et à la mixité sociale », précise Laurent tandis qu’Elisabeth ajoute « cultiver ses légumes, c’est se nourrir et faire du lien. » Sept personnes ont leur coin de potager, certains restent, d’autres partent au gré de la vie et des envies. Mais chacun amène ses connaissances ou l’envie d’apprendre, avec son histoire personnelle. Par exemple Manuel,d’origine portugaise, a l’habitude de cultiver en creux quand d’autres favorisent les buttes ce qui donne lieu à des échanges et des tests grandeur nature. « Quand on se relie à la terre, on apprend énormément à observer, admirer. C’est aussi l’éloge de la lenteur, de la patience et de la frustration », glisse savoureusement Laurent.
Quand la pratique est bonne
Le terrain est divisé en 16 parcelles de 100 m2, pour 30 € par an chacune mais il est possible de prendre une surface plus modeste ; les zones non cultivées sont laissées en jachère naturelle le temps de trouver preneur. Comme l’indique Laurent, « 100 m2, c’est suffisant pour nourrir une petite famille. Et si besoin, nous donnons des conseils et guidons les personnes qui ont moins d’expérience. »
Deux serres permettent de réaliser des semis et cultures hivernales et un puits équipé d’une moto-pompe offre son eau… tant qu’il n’est pas tari. Les inscrits doivent cependant apporter leur propre matériel de culture et les produits chimiques sont proscrits.
L’association envisage une journée porte ouverte où l’on dégusterait les produits du potager pour le déjeuner. Et comme il n’y a pas d’électricité sur le terrain, Laurent aimerait trouver des mécènes pour installer une éolienne. En ces temps alimentaires troublés, soutenir de tels projets pourrait donner du baume au cœur…
Myriam POUPARD
Contact : Elisabeth Barreaud 06 19 37 45 08 – elisabethbarreaud03@gmail.com