Accueil BIEN commun Mayotte. Une situation pensée, et pansée, depuis le Périgord

Mayotte. Une situation pensée, et pansée, depuis le Périgord

Une vue du stade de Kaveni à Mamoudzou © Archives Olivier Chadoin
APRÈS LE CYCLONE. La solidarité s'organise pour venir en aide à la population après le cyclone qui a ravagé Mayotte. Deux chercheurs aux attaches périgourdines étaient sur l'île cet automne. Le concentré de leur étude, livrée au magazine The Conversation, se double d'une approche de la situation actuelle, que nous relayons.

Anthony Goreau-Ponceaud et Olivier Chadoin ont tous deux un lien avec le Périgord : l’un est géographe, maître de conférences à l’université de Bordeaux, enseignant sur le Campus Périgord ; l’autre y a ses racines familiales et y demeure, il est maître de conférences en sociologie, enseignant à l’École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux, chercheur au Centre Émile Durkheim et et à PAVE (nous l’avions rencontré pour une précédente étude).

Une vue du centre et du port de Mamoudzou © Archives Olivier Chadoin

En octobre, ils étaient en mission d’étude à Mayotte dans le cadre d’un projet consacré aux politiques migratoires et mécanismes d’intégration, portant notamment sur la notion de frontière, d’accueil ou de rejet, d’altérité ou de modalités d’intégration : la série d’entretiens réalisée sur place et l’expérience vécue leur a permis de mesurer une réalité que le cyclone Chido a percuté de plein fouet le 14 décembre, livrant au yeux du monde entier une catastrophe naturelle amplifiée par la pauvreté et le dénuement.

Un cyclone et des ruines

Les deux chercheurs, géographe et sociologue, et leur collègue géographe de l’université de Montpellier Fahad Idaroussi Tsimanda, venaient de livrer un premier concentré de l’étude pluridisciplinaire (avec aussi des anthropologue, politiste, juriste) au magazine The Conversation (media gratuit sans publicité, licence Creative Commons) quand l’actualité les a rattrapés : ils viennent de signer un nouvel article ouvrant sur l’urbanisation post-bidonvilles et « quartiers informels » qui devra suivre cette catastrophe, dont on n’a pas fini de compter les victimes. Ils portent le regard et l’analyse sur le paysage mahorais, aggravé par une vulnérabilité sociale, « une vulnérabilisation générale qui interdit d’opposer catastrophe naturelle et catastrophe non naturelle ».

Une “mama brochetti” dans le quartier vimlage de M’tsapere près de Mamoudzou © Archives O. Chadoin

« À Mayotte, territoire de fortes inégalités et de frontières sociales et spatiales » (…) « il est fort probable que la gestion de cette catastrophe soit affectée par les représentations du fonctionnement social de l’île telles que celles qui circulent dans le champ politique hexagonal ». Au-delà cette terrible période, les chercheurs voient « une occasion de repenser nombre d’enjeux comme la raréfaction des ressources, les dégradations de l’environnement, la crise démographique« .

Solidarités

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• L’association Ouvoimoja, à Coulounieix-Chamiers, représentante de la communauté mahoraise en Dordogne, recueille des dons qui seront acheminés par containers. La saison cyclonique n’est pas terminée…
> Alimentaires : eau et denrées non périssables (conserves, pâtes, fruits secs, barres énergétiques, aliments instantanés,…)
> Hygiène / santé : gels douche, dentifrice, brosses à dents, protections féminines, couches bébés, antiseptiques,…
> Vêtements enfants et adultes
> Couvertures légères, oreillers, serviettes, matelas / lits de camp, sets de vaisselle réutilisables…
> Piles, bougies, torches.

Les dons sont reçus tous les jours de 16h à 18h (y compris le week-end) dans un local mis à disposition par la mairie : Espace Jacqueline-Dasseux, rue Eugénie-Cotton (à côté de l’antenne des Restos du cœur).

• https://www.fondationdefrance.org/fr/solidarite-mayotte