Une brasserie d’une cinquantaine de couverts, plus une terrasse d’une trentaine de places ouvriront à la fin de l’été 2025 sur la vaste zone d’activité de Borie Porte, près de l’avenue de l’automobile, à Trélissac. Les nombreux employés des entreprises du secteur comme les habitants pourront venir y déjeuner avec des plats préparés et servis par des travailleurs en situation de handicap mental ou psychique. Le nom de ce futur restaurant n’est pas encore annoncé, mais il sera inclusif. Dans ce nouvel Établissement de service d’aide par le travail (Esat), sous l’enseigne Osea, ce sera le maître mot.
En 2025, ce bâtiment de plain-pied, en cours de construction, va aussi assurer de meilleures conditions d’accueil aux travailleurs handicapés, qui évoluent dans des ateliers aujourd’hui trop petits, situés à Trélissac et Antonne. C’est l’association Apei de Périgueux, gérée par des parents d’enfants et d’adultes en situation de handicap, qui mène cet ambitieux projet évalué à 4,9 millions d’euros. Elle a confié sa réalisation à l’entreprise boulazacoise Agema construction.
La fierté d’Agema
Lors d’une visite de chantier, le 30 août, le président de l’Apei Hervé Mazière parle de « projet phare pour développer l’inclusivité, pour mieux intégrer nos travailleurs en situation de handicap dans la ville ». Sur les 600 personnes accompagnées par l’Apei de Périgueux en Dordogne, 240 le sont en Esat, dont près d’une centaine par celui de Trélissac, souligne Olivier Martin, le directeur.
Dans un message, le PDG d’Agema Francis Roux assure son implication auprès de cette association et déclare « une connexion forte et une fierté de travailler sur ce projet qui a du sens ». Ce que confirme Frédéric Pradeau, le directeur d’Agema construction, qui rappelle que son entreprise est « très concernée par le monde du handicap ».
Le projet initial a évolué pour renforcer son activité de restauration. Ses cuisines, à l’origine destinées à nourrir les résidents de l’Apei et à assurer un service de traiteur à des clients extérieurs, sont désormais organisées pour accueillir des clients dans un véritable restaurant du midi.
Un coup à jouer
Dans ce coin de Trélissac, riche en entreprises mais pauvre en offre de restauration, il y avait un coup à jouer. Les travailleurs en situation de handicap seront accompagnés par des moniteurs professionnels pour mener à bien leurs fonctions.
« Le seul restaurant inclusif de Dordogne »
Ce sera aussi le seul restaurant inclusif de Dordogne. Cet établissement rappellera aux Trélissacois la guinguette du Jardin pêcheur, sur la voie verte, aujourd’hui disparue. Elle avait été lancée et gérée par une autre association. On pensera aussi aux fameux Cafés joyeux qui se développent partout en France pour inclure des personnes en situation de handicap. L’école internationale de Savignac a reçu son fondateur l’an passé, il a parrainé la dernière promotion.
Le restaurant public sera installé dans un bâtiment voisin des ateliers de l’Esat où se pratiqueront des activités de conditionnement en sous-traitance pour des entreprises de Dordogne, de l’imprimerie et des réalisations de textes faciles à lire. « Notre mission d’ouverture vers l’extérieur sera renforcée, avec davantage de contacts », pense Hervé Mazière. En Périgord, autour d’une table, ça se passe toujours mieux.