“Libre inconnu” pour talent reconnu

Auteure, compositrice et interprète (mezzo-soprano), Severine Caupain avance sur un chemin jalonné de fabuleuses rencontres : Rhoda Scott, Michel Legrand, Daniel Huck, Liz McComb, Pat Giraud, Nicolas Peslier, Dany Doris, Bobby Dirninger, Ronald Baker, Christophe Del Sasso… jusqu’à la formation avec laquelle elle évolue aujourd’hui, pour signer bientôt un album de ses propres compositions, dont elle livre les premiers titres : Velours, Catwoman, Rock & Love, enregistrés au studio Imaginative Music de Guillaume Wilmot, dans le Lot, avec le soutien de Z Muzic Production, l’association Rock & Love, l’agence culturelle Dordogne-Périgord et l’atelier du Son et de l’Image, tous partenaires installés dans le département.
Ces compositions inaugurent un répertoire nouveau, au carrefour du jazz, du blues, de la pop, du rock, de la variété française et internationale. Severine avait déjà enregistré en 2013 un album avec Pat Giraud, réunissant des standards de jazz et de chansons françaises. Pour l’accompagner dans son nouvel univers musical, très personnel, elle s’est entourée de Philippe Pouchard aux guitares, Guillaume Wilmot aux claviers, Jacques Boireau à la contrebasse et Thomas Hilaire à la batterie. “Libre Inconnu”, prélude à l’album à venir, s’harmonise sur des invitations aux voyages, ici et ailleurs, si bienvenues dans une période d’immobilité, des mélodies propices aux rencontres imaginaires, en attendant une autre réalité.
Depuis 2015, Séverine écrit et sort des tiroirs des morceaux en sommeil qui deviendront un album. Elle a trouvé les musiciens avec lesquels elle se sent bien accompagnée et les répétitions ont conduit à l’enregistrement de ces trois titres, pour faire connaître son jazz à part. « J’avais besoin de temps pour m’autoriser à avancer sur mon propre chemin. C’est beaucoup plus facile de faire des reprises, d’être interprète. J’ai appris à refuser des concerts pour reprendre la maîtrise du temps et composer. » Sans jamais lâcher l’autre part d’elle-même, univers indissociable qui la constitue.

Une chanteuse auteure et compositrice

Severine Caupain vit dans l’ombre, le jour, son métier d’infirmière et le soir, dans la lumière, la scène où elle s’exprime comme chanteuse et compositrice de jazz. Ainsi se sent-elle utile dans l’un et l’autre statut, et porte une même attention aux autres. Son engagement personnel permet même de jeter des ponts entre “ses” deux mondes. Elle ne se présente pas spontanément comme artiste alors qu’elle l’était dans l’âme, bien avant le métier qu’elle exerce depuis 2004. Consciencieuse et passionnée sur l’un et l’autre chemin. Elle s’est investie dans divers services de soin, gériatrie ou psychiatrie, jusqu’à son poste actuel de coordination PTA (lien avec article PTA), sans jamais quitter l’autre part d’elle-même en coulisses. Severine est une belle personne, à tous les sens du terme, son enthousiasme est communicatif. Elle a su ralentir le rythme des concerts pour s’accorder le temps de composer et d’écrire sa propre partition. Suite logique d’un revirement de carrière, car c’est bien vers les paillettes qu’elle s’est d’abord dirigée. « Au moment où la musique devenait mon métier, je me sentais contrainte et privée de liberté, je m’obligeais à accepter des contrats. » Elle avait tous les atouts pour y parvenir. Après sa première prestation en public lors du concours de chant La Truffe de Périgueux, séance spéciale enfants en 1987 — elle a 11 ans et y chante Douce France —, un stage de chant lui permet d’être remarquée par Christiane Legrand, soliste des Double six et sœur du compositeur. Le jazz les unit d’improvisation en standards. La rencontre avec Ruut Weissman, directeur d’une importante académie des métiers de la scène et du spectacle, à Amsterdam, lui fait prendre d’abord la direction de la Grande-Bretagne pour parfaire son anglais, avant d’entrer en 1995 et pour trois ans dans cette école de chant, de théâtre, de danse et de composition… Elle garde la tête froide lorsqu’un quotidien national hollandais voit en elle une star naissante. Elle s’installe ensuite à Paris où Christiane Legrand continue de veiller sur sa destinée. « Grâce à elle, j’ai bénéficié d’une grande ouverture culturelle, j’ai assisté à des spectacles inoubliables, rencontré des gens formidables. » Séverine se produit à L’Olympia en 1999 avec Idir ou dans des clubs de jazz, comme le Caveau de la Huchette. Elle vénère de grandes voix féminines, s’imprègne d’influences sans perdre de vue ses lignes de force et ses fragilités. Celles qui la placent aujourd’hui, en confiance, sur le chemin de ses propres compositions.

Severine Caupain et sa formation sont les invités de la Nouvelle Scène Aquitaine, émission diffusée les 28 et 29 mai à 14h sur le réseau France bleu de la région. Une émission animée par Sophie Vasseur (France bleu Périgord).

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