Alors que les plus de 75 ans représentent près de 14 % de la population périgourdine, les questions du bien vieillir et de la perte d’autonomie sont de plus en plus prégnantes. Afin de prolonger le plus possible le maintien à domicile, l’association Cassiopea lance une nouvelle expérimentation, pour laquelle elle recherche des volontaires.
L’objectif ? Utiliser l’IA pour détecter des signaux de fragilisation des personnes âgées.
Concrètement, cinq capteurs seront installés au domicile des personnes, analysant cinq types de données : le sommeil, l’alimentation, l’hygiène, les toilettes et l’activité. Pendant un mois, l’IA va analyser les habitudes des personnes, puis étudier quotidiennement s’il y a des écarts dans la vie du senior (comme des réveils nocturnes inhabituels, une alimentation qui se réduirait, des sorties moins fréquentes…)
Collaborer pour mieux aider
Ainsi, si les personnes subissent un début de fragilité, les capteurs feront parvenir des
alertes à la cellule de téléassistance, qui pourra prendre contact avec elles. « Nous, le rôle
qu’on se donne avec ces données, c’est de faire une levée de doutes et de croiser les données de l’outil avec un échange avec la personne », souligne le directeur de l’association depuis vingt ans, Samuel Tognarini.
Avec cet équipement, conçu par Noviacare, Cassiopea espère repérer des signaux d’alerte
plus tôt chez les personnes âgées, et surtout partager ces données avec tout le réseau
d’aidant des seniors : les proches (via une application), les aides soignants, les structures de portage à domicile, les infirmiers… « On veut voir comment les remontées de l’IA peuvent aider les autres structures à modifier leur accompagnement des personnes pour que ces débuts de fragilité se résorbent », continue le directeur.
Un an d’expérimentation
Cassiopea est à la recherche d’une vingtaine de volontaires, pour plus d’un an d’expérimentation à partir de juillet 2024. Avec quelques conditions : être seul, ne pas déjà bénéficier de la téléassistance, et vivre sur l’agglomération de Périgueux. L’expérimentation sera gratuite, mais c’est un investissement de 20 000 euros pour l’association qui s’est dotée de vingt kits, financés à hauteur de 50 % par la région Nouvelle-Aquitaine et le fonds de dotation Handicap et société. À terme, si ce dispositif était pérennisé par l’association, son directeur estime son coût à 49 € par mois environ, soit 19 € de plus que l’offre actuellement proposée.
• Contacts : En ligne, sur cassiopea.fr dans la rubrique “actualités et événements” puis
remplir le questionnaire ; ou au 05 53 53 54 54 (demander Stéphanie Bonamy) ou par mail : assistant.technique@cassiopea.fr
Bientôt 40 ans de téléassistance
Depuis 1987, Cassiopea est spécialisé dans la téléassistance, doté d’une plateforme
d’écoute disponible 24h/24 7j/7, recevant plus de 100 000 appels par an. Selon son
directeur, il s’agit de la dernière association de France à disposer de ce service en interne,
alors que d’autres font appel à des sous-traitants. Forte de 30 bénévoles, et 45 salariés, elle est la plus grosse structure de Dordogne en termes d’adhérents, puisqu’ils sont au nombre de 7 000, en plus de 15 000 aidants.