Chargée de la transition énergétique et plus particulièrement de la préservation de la nuit au PNRPL, Jeanne Leroy accompagne et guide les veilleurs d’étoiles. En ce mois de juillet, elle a pu enfin réunir en présentiel les habitants volontaires, mais également d’autres personnes intéressées par cette approche. Une soirée où chacun a pu tirer des plans sur la comète, pour améliorer encore la qualité du ciel périgourdin
La tête dans les étoiles
L’émerveillement permanent pour la voûte céleste habite chacune et chacun des veilleurs d’étoiles. Conscients de la chance d’avoir un ciel d’une qualité remarquable, ils en sont des porte-paroles passionnés et convaincants.
Ayant eu connaissance en 2019 de cette démarche, lors d’une balade nocturne en forêt, Annie ne se lasse pas « de découvrir au fil des observations la beauté du ciel » au-dessus de Saint-Barthélemy-de-Bussière, n’hésitant pas à se lever à 3h du matin pour recueillir les données.
Veilleur d’étoiles depuis le début, Bertrand y voit de surcroît « le désir de faire partager la qualité de ce que l’on voit aux autres, mais aussi l’apprentissage du ciel, en mettant un nom sur ce que l’on observe grâce aux outils numériques. » Fervent admirateur d’un ciel qu’il trouve « juste magique », il est prêt « à se battre pour le conserver. »
Quand d’autres s’installent la journée sur leur transat pour bronzer, Isabelle, veilleuse d’étoiles depuis deux mois, a fait le choix de s’y allonger la nuit. Intéressée en tant qu’élue, au climat et à sa préservation, elle qualifie le ciel et la nuit périgourdins d’exceptionnels. Désireuse de prolonger son engagement, elle compte bien « convaincre les autres élus de sa commune de la nécessité de faire des efforts par rapport à l’éclairage public. » Un véritable enjeu économique, environnemental et social. De nombreuses communes françaises sont déjà engagées dans la réduction de la lumière artificielle et sont rejointes chaque année par des centaines d’autres. (Voir l’article : « Milhac de Nontron, un peu plus près des étoiles »)
Aller vers la sobriété énergétique
Astronome amateur éclairé et correspondant de l’Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes (APCEN), Michel Deromme intervient régulièrement auprès des élus pour les aider à s’engager dans la protection de l’environnement nocturne. Car « ce qui est valable pour le jour l’est aussi pour la nuit ; il faut protéger les deux. » La lumière artificielle, et notamment celle de l’éclairage public est particulièrement néfaste pour la biodiversité, notamment la faune nocturne.
Outre les économies réalisées rien que pour l’éclairage public sur le budget communal (soit 41% des consommations d’électricité des collectivités territoriales – Source Ademe ), la sobriété énergétique sert l’intérêt général. Pour les élus ayant fait ce choix, c’est une contribution politique à la préservation de l’environnement.
D’autant que la pollution lumineuse, tout comme un certain nuage radioactif en 1986, ne s’arrête pas aux frontières. Lors d’observations de ciels concentrés en nuages, on a ainsi pu mesurer l’impact de ces derniers sur la propagation de la pollution lumineuse. Une autre raison pour que de plus en plus de villes se saisissent de cette opportunité pour offrir une nuit naturelle à leurs habitants.