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Les mystères du roc de Saint-Estèphe

Une curiosité géologique installée ici depuis des siècles © H.C.
INSOLITE. Peu de touristes qui passent voir le roc branlant, dans le Parc naturel régional Périgord Limousin, arrivent à l’ébranler. Faute de conseils locaux ou d’un mode d’emploi affiché.
La balade est bien fléchées © H.C.

La balade du Roc branlant, qui démarre à deux pas du grand étang de Saint-Estèphe, dans le Parc naturel régional Périgord Limousin (PNRPL), est plutôt agréable. Bien fléchée face à un petit parking, elle serpente à l’ombre d’un petit bois et mène en quelques minutes à un chaos rocheux qui surplombe le ruisseau de la Doue. On ne peut pas rater le fameux roc branlant, gros rocher qui pèserait une trentaine de tonnes, posé sur une dalle rocheuse. Le sourire que provoque ce nom ne dure pas longtemps.

Le roc fait l’objet de cartes postales depuis le début du XXe siècle © Collection particulière
Mais les endroits de poussée ne sont souvent pas bons © Collection particulière

Panneaux et guides touristiques expliquent que cette curiosité naturelle se bouge d’une seule main. Tout le monde essaie, le plus souvent en vain. Très peu réussissent. Les photos, même anciennes, montrent des tentatives de tous les côtés, parfois en utilisant de gros bouts de bois. Mais rien ne prouve la réussite, à tel point que les visiteurs repartent en haussant les épaules et en flairant une arnaque touristique.

Dans le secret des lieux

Inutile de se provoquer un tour de rein ou de se déboiter une épaule : il faut les bons conseils de quelqu’un du coin pour réussir à ébranler le caillou. Des motifs gravés dans la pierre tout autour (étoile, lettres ou traits) peuvent faire penser à un repère pour pousser au bon endroit. La clef réside dans un trou bien visible, creusé assez haut à l’arrière du rocher (côté ruisseau). En calant une main dans cette encoche et avec une certaine force (ou avec de l’aide) on arrive à faire balancer légèrement le mastodonte, en déséquilibre sur son support.

Les plus habiles coincent des pièces de monnaie en les posant verticalement en dessous, pour les voir se tordre par le poids du rocher. Il faut ensuite pouvoir la récupérer avec un bâton fin. Des habitants les conservaient comme porte-bonheur.

Le roc posé en déséquilibre sur une dalle, se pousse par l’arrière © H.C.

On peut continuer la balade par un sentier qui suit le ruisseau et le chaos rocheux intitulé « Le chapelet du diable”. Ces gros cailloux en vrac intriguent et font naître toutes les hypothèses : à défaut de comprendre les phénomènes géologiques, on fait appel à la religion, au surnaturel et pourquoi pas aux soucoupes volantes.

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