Tout le monde lui avait dit : « ça ne marchera pas ». Mais ce petit bout de femme dynamique est du genre entêté et combatif. Forte aujourd’hui de 200 clients majoritairement en Périgord noir, elle a développé son style et ça marche.
De l’audace rien que de l’audace
Car Samantha a du culot et l’assume totalement. Il en faut lorsque l’on vient d’une métropole, en l’occurrence Grenoble, et que l’on crée toute jeune son entreprise en milieu rural. Dotée d’un caractère bien trempé, elle prospecte les premiers mois ses futurs clients en vélo, et n’hésite pas à faire du porte-à-porte. Si son activité démarre doucement, la communauté anglaise ne s’embarrasse pas du fait qu’elle soit une femme et lui confie des chantiers. Une aide bienvenue qui contribue à la faire connaître et reconnaître.
Progressivement, elle affine son geste et développe, en continuant de se former, d’autres techniques (enduits décoratifs, stuc de marbre, béton ciré). Ses chantiers se partagent désormais entre la décoration et la rénovation. Samantha gagne en maturité et pose sa main, son geste. Elle s’essaie également avec succès à la peinture à la chaux, à la technique paille-argile. Avec les années, elle gagne la confiance de ses clients et affirme son style.
Sensibiliser à la féminisation des métiers du second œuvre
Sa pugnacité s’exprime bien au-delà de l’exercice de son métier. Résolue à changer le regard sur la place des femmes dans le bâtiment, et plus particulièrement dans le second œuvre, elle s’implique dans des instances professionnelles. Élue à la Chambre de métiers et de l’artisanat de la Dordogne, elle est aussi très investie dans le groupe femme de la Fédération française du bâtiment Dordogne. Sollicitée régulièrement pour se rendre dans des collèges, elle met toute sa passion dans ses interventions. Parce qu’on n’est pas obligée de devenir coiffeuse si on est intéressée par les métiers du bâtiment. Sollicitée pour un engagement régional, elle se donne le temps de la réflexion car elle prend très au sérieux son rôle de transmission. Elle accueille en effet depuis la mi-octobre Nassim, son nouvel apprenti et entend bien s’investir à fond dans sa formation.
Sur les traces de son père
Désireuse de se perfectionner toujours plus, Samantha a intégré les Compagnons du devoir de Bergerac, comme aspirante égalitaire. Une façon de marcher dans les pas de son père, lui-même Compagnon du devoir. Arrivé deuxième sur 160, il a été exposé à Paris et a formé pas moins de 18 apprentis. En apprentissage durant trois ans, Samantha présentera son chef-d’œuvre en 2025. Un bel hommage à la profession et à celui qui lui en a donné la passion.
Écoutez Samantha Lemoine dans ce podcast.
La musique, l’autre passion de sa vie
Passionnée depuis l’enfance par la musique, Samantha lui donne désormais un peu plus de place dans sa vie. Après avoir eu l’occasion d’animer et de contribuer au marché de producteurs locaux cet été au Bugue, elle pense réitérer l’expérience pour le marché de Noël.
Dotée d’un tempérament qu’elle qualifie elle-même de « bouge bouge », elle envisagerait à moyen terme de mener de temps en temps quelques animations de soirées, dans une ambiance cosy et lounge, une façon pour cette jeune femme battante d’être encore dans le partage.