Et si les consommateurs pouvaient manger des productions locales saines et variées tout en permettant aux agriculteurs de vivre de leur travail ? Retour vers le futur ! Avec la crise, le renouveau des circuits courts et l’accélération des projets alimentaires de territoire rapprochent le rêve de la réalité. Les intentions et les attentes sont bien là, sur fond de loi EGalim laissant les uns et les autres sur leur faim. Demeurent des problèmes d’organisation de l’approvisionnement, de rémunération des producteurs et de prix du marché.
L’assemblée générale des #JA24, jeunes agriculteurs ô combien concernés par ces enjeux pour le futur de leur profession, a donné lieu à des échanges nourris, morceaux de vie contre études de consommation, pratique et théorie en débat. Sur le thème “agriculture et alimentation : un équilibre complexe”, une table ronde réunissant Johan Sees, du service agriculture du Département ; Martin Gaillard, expert en nutrition sportive ; et Jean-Philippe Granger, président de la Chambre d’agriculture, suivie de nombreuses prises de paroles dans la salle, a permis une lecture locale de la loi EGalim, notamment l’approvisionnement bio et local dans la restauration collective ou la structuration de la filière fruits et maraîchage (secteur malmené depuis, avec l’épisode de gel printanier) avec un projet de légumerie, à Bergerac, dans le cadre d’un appel à projet régional ou encore au lycée agricole de Périgueux, en lien avec le Pays de l’Isle.
Écouter la table ronde et les échanges (20 mn) avec Jean-Philippe Granger, Johan Sees, Gaëlle Blanc-Lajonie, Colette Langlade, Thierry Boidé, Jacqueline Dubois, Frédéric Perissat…
Un sang neuf pour irriguer les espaces ruraux
“Jeanne et Martin” va circuler sur les réseaux sociaux pour conter, en 3D et à travers un regard enfantin, le BA-ba paysan : au-delà de leurs fermes, les JA produisent aussi tout ce qui contribue à faire valoir la réalité de leur métier et leur passion. Cette mini-série poursuit le travail déjà engagé pour battre en brèche le dénigrement intensif d’une agriculture qui ne l’est parfois pas moins et lance toutes les attaques, sans discernement, sur une même cible (agribashing). Une culture générale de la ruralité est en passe de ressurgir (en témoigne #OnVousNourrit qui a accompagné la montée en puissance des circuits courts lors du premier confinement), celle avec laquelle on vivait dans les campagnes quand chacun connaissait l’environnement et le métier de l’autre… certes moins soumis aux nuisances de toutes sortes qu’aujourd’hui. Un monde où le chant des grenouilles dans une mare, à la saison des amours, n’indisposait pas d’anciens urbains plus exercés aux bruits de pétrolettes.
Alors, pour que de jeunes agriculteurs prennent la relève des départs en retraite prévus, un nouvel équilibre de vie est nécessaire, une nouvelle approche à échelle humaine capable de rémunérer les uns sans malmener le pouvoir d’achat des autres, une économie de proximité constructive, avec des emplois à la clé. Cette relocalisation de l’offre et de la demande repose en partie sur une meilleure connaissance des contraintes des uns des autres. Un bon voisinage pour l’intérêt collectif.
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