L’entreprise « De la Lune à la Terre », récemment créée dans la commune, a présenté aux élus chantéracois les enjeux écologiques, économiques, éducatifs et sociaux du compostage. Dans un premier temps, elle propose une méthodologie de mise en place d’un composteur partagé dans le bourg.
En cours de certification de Maître composteur et créatrice de cette toute jeune entreprise, Myriam Poupard revient sur les bienfaits du compostage : « Il diminue la quantité de déchets dans nos sacs noirs, donc le nombre d’ouverture des bornes et le coût de la collecte. Moins de sacs noirs, c’est moins de pollution liée à leur transport. En outre, le compost enrichit nos sols et augmente sa capacité à retenir l’eau. Composter, c’est aussi limiter le gaspillage alimentaire, réfléchir à l’organisation de notre jardin, à la taille de nos végétaux; comment les utiliser plutôt que de les jeter ».
L’art du compostage au service du vivant
Même si nous sommes déjà sensibilisés à la pratique du compostage en milieu rural, il semble que certaines règles ne soient pas toujours respectées pour réaliser un compost riche pour les sols et pour le vivant. Ce processus naturel de transformation de la matière organique par fermentation, nécessite un équilibre à parts égales entre les matières vertes (azotées) et les matières brunes (carbonées) tout en laissant circuler l’oxygène.
Dans la nature, un centimètre de sol se forme en un siècle. Cette pratique vertueuse accélère le phénomène. Sont compostables : Les déchets non dangereux biodégradables de jardin ou de parc, les substances alimentaires ou de cuisine provenant des ménages, des bureaux, des restaurants, du commerce de gros, des cantines, des traiteurs ou des magasins de vente au détail, celles provenant des usines de transformation de denrées alimentaires. (Article L. 541-1-1 du code de l’environnement).
Source d’énergie de la microfaune et de la microflore, les apports du compost sur les propriétés du sol sont multiples. Principes nutritifs grâce aux éléments minéraux, physiques car favorisant la stabilité structurale et la rétention en eau (5 à 10 % de réserve en eau facilement utilisable) et chimiques par l’impact sur l’équilibre acido-basique du sol. Enfin, son rôle biologique favorise la résistance aux différents stress (hydriques, pathogènes), en améliorant les composants biologiques du sol (vers de terre, micro-organismes).
La mise en place du composteur collectif
Plusieurs étapes sont déjà au programme pour concrétiser ce projet. Afin d’estimer les quantités de matière organique à composter, un diagnostic sera lancé prochainement. Il concernera d’abord les habitants du lotissement et du bourg ; également la cantine scolaire, le centre de loisirs, l’école primaire et l’association Jardin Nature.
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Courant 2023, des réunions d’informations seront programmées afin de répondre aux questions des habitants. Les locataires de la salle des fêtes seront concernés au terme des travaux de réfection et d’agrandissement. Le lieu d’implantation étant choisi, il restera à sélectionner le matériel adapté et à former les référents du site comme le prévoit la réglementation. Il s’agira ensuite d’imaginer collectivement des démarches de sensibilisation autour du site, “cafés compost” ou actions éducatives en direction des jeunes. L’entreprise “De la Lune à la Terre” assurera le suivi et l’animation jusqu’à l’autonomisation des utilisateurs.
Les clés de la réussite, conclut Myriam, consisteront en « des rencontres régulières, une participation en fonction de ses envies et de ses capacités. Un bon affichage et une transmission de la recette aux nouveaux. La vision de l’aire de compostage pour ce qu’elle est : un outil pour recycler 30 % de nos poubelles et non une poubelle ».
Une démarche dont l’issue pourrait améliorer les performances de tri des autres flux de déchets, si l’on s’appuie sur les retours positifs d’expérience des collectivités déjà engagées.
Mary BERNET
Loi de transition énergétique pour la croissance verte
La loi n°2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte, prévoit une systémisation du tri des biodéchets à la source d’ici 2025 pour tous les acteurs, y compris les particuliers (titre IV, art.70). Le paquet économie circulaire de l’Union Européenne adopté début 2018, exige que les pays de l’U.E mettent en place le tri à la source des biodéchets au plus tard le 31 décembre 2023.
L’article L. 541-1-1 du code de l’environnement définit les biodéchets comme : « Les déchets non dangereux biodégradables de jardin ou de parc, les déchets alimentaires ou de cuisine provenant des ménages, des bureaux, des restaurants, du commerce de gros, des cantines, des traiteurs ou des magasins de vente au détail, ainsi que les déchets comparables provenant des usines de transformation de denrées alimentaires. »
Sources : https://www.ecologie.gouv.fr/biodechets –
