Il y a dix ans, Alexandre et Quentin se sont rencontrés lors de leurs études au Lycée des Métiers de Chamalières en Auvergne. Diplômés tous les deux d’un BTS en hôtellerie et restauration, option gestion marketing, ils ont enchaîné les saisons en France dans un premier temps puis à l’étranger. S’ils n’avaient jamais travaillé ensemble auparavant, ils n’étaient jamais loin géographiquement l’un de l’autre. Leur amitié s’est nourrie de leurs expériences professionnelles mutuelles, ainsi que de leurs séjours dans une quarantaine de pays.
Le Périgord : un bel écrin
Entre l’idée du projet et sa réalisation, une petite année s’est écoulée. Revenant d’Amérique centrale avec l’idée d’une implantation au Mexique, Quentin réalise « qu’il sera toujours un étranger à l’étranger » et réfléchit à une installation en France. Une visite avec son père à Cahors et Bergerac lui fait découvrir et apprécier le Périgord. Recruté au château de Monrecour où il exerce durant un an, il poursuit sa réflexion. Au retour d’Alexandre en décembre, leur projet se construit et s’affine. Les conseils de leurs amis, de leurs proches, l’aide de la Chambre de Commerce et d’Industrie leur permettent d’éviter certains écueils et d’obtenir facilement l’accompagnement du Crédit Agricole Charente Périgord.
Partir pour se chercher… et se trouver
Chacun avec sa spécialité, Quentin l’univers de la cave et Alexandre celui du bar, ils cheminent durant dix ans, au hasard de leurs destinations, caressant l’espoir de créer un jour leur propre établissement. Le Trait d’Union est le fruit de leurs acquis, de leurs savoir-faire et de leur sensibilité. De toutes les cultures croisées au fil des voyages, des différentes façons de travailler, Alexandre retient « l’ouverture d’esprit qui nourrit tout » et Quentin « la tolérance par rapport à la différence », ajoutant que « le voyage est une façon de se chercher et de se trouver ; la variété et la diversité donnant la capacité de savoir ce que l’on veut, et que l’on peut être capable de le faire partout dans le monde ».
Se nourrir de rencontres
Sans cette transition d’une décennie, le Trait d’Union ne serait pas ce qu’il est, Alexandre soulignant « qu’ils auraient créé quelque chose de plus conventionnel, plus axé sur le secteur du luxe » dont les deux jeunes hommes étaient issus. Bien au contraire, leur établissement est tout sauf conventionnel. Lieu de vie et de rencontres avant tout, Quentin insiste sur le fait « que la richesse de ce métier tient aux rencontres sans lesquelles il n’y aurait pas d’épanouissement ». Le Trait d’Union propose en outre de déguster des produits du terroir concoctés par Annlyse, restauratrice venue de Berlin, qui associe les saveurs locales, pour des repas à 70 % végétariens et végans.
Un lieu culturel toute l’année
Le Trait d’Union est un lieu qu’Alexandre et Quentin ont voulu « permissif », pour les clients qui vont le faire vivre, tout comme pour les artistes se produisant en concert ou voulant exposer.
L’un comme l’autre ont eu envie « de bousculer les Périgourdins, de les faire doucement sortir de leur zone de confort; en leur proposant des choses un peu différentes, mais proches de leurs attentes, afin de s’appuyer sur la dynamique ainsi créée pour aller plus loin ».
Si l’établissement est en travaux jusqu’au 20 octobre, notamment pour isoler le local afin de passer un hiver au chaud, la réouverture s’annonce bien remplie.
Le soir, une carte d’hiver fixe complétera les planches apéritives à partager. La partie caviste proposera dans les prochaines semaines de la vente à emporter de vins bio, biodynamiques et naturels. Enfin, une bibliothèque participative, agrémentée de jeux de société verra le jour.
Et toujours des apéros concerts, des conférences, des débats, parce qu’une vie culturelle ne s’arrête pas à l’entrée de l’hiver.
Alexandre finaliste du concours international The Bartenders Society
Les 4 et 5 octobre derniers, Alexandre Nicolas a représenté le Trait d’Union à Paris avec 17 autres finalistes issus d’hôtels-restaurants de luxe et autres palaces. L’édition 2021 a mis l’accent sur la créativité des barmens, inspirée des grands chefs de la restauration, en leur proposant d’associer carte gastronomique et techniques expertes du bar, sur le thème : « Rencontre entre gastronomie et mixologie ».
Alexandre s’est inspiré de Régis et Jacques Marcon, chefs étoilés de Saint-Bonnet-le-Froid et a conçu « Cueillette », un cocktail à base de rhum ambré, composé d’une infusion de cèpes séchés et d’huile de truffes, associés à un mélange d’hydromel et de vinaigre de miel.