La cabane, née dans l’esprit de Benoît Mousserion (directeur artistique de la compagnie l’Homme debout) voyagera avec Plume. Enfants, bergers, chasseurs, pêcheurs, feuillardiers, jardiniers, peintres, sculpteurs, contrebandiers, tous ont reproduit ce rituel immémorial. La construction d’une cabane, structure fragile permettant d’adopter un autre point de vue ; comme les cabanes des hébreux dans le désert, n’utilisant que l’essentiel « pour tracer la frontière ténue entre le dedans et le dehors, l’intime et l’universel ».
La cabane comme espace collaboratif.
Enfants, nous disions « mets la branche là, recouvre avec cette fougère, soutiens avec cette cale ». Cette fois ce sont les grands aînés, résidents de l’Ehpad Dins Lou Pélou à Cussac (châtaignier pelé en patois occitan) qui sont à l’œuvre. Parmi eux, Monsieur Giaccordo, impliqué depuis la conception même du projet.
L’idéal aurait été la mythique cabane de feuillardier, en châtaignier pelé, imputrescible et peu sensible aux nuisibles, mais intransportable. Des découpes de bois de châtaignier mises en couverture sur des montants peints feront leur office. Une chaise de quatre mètres de hauteur complètera l’ouvrage. Si Monsieur Giaccordo n’a jamais été menuisier, il est suffisamment bricoleur pour réaliser ce genre de travaux et entraîner ses acolytes.
Heureux de sortir, de briser la répétition du quotidien, de fabriquer et de créer, six résidents ont participé à cette belle aventure humaine. La fabrication de la cabane a été ouverte toute la semaine aux habitants du village de Rilhac-Lastours. Un moment de partage résumé par Monsieur Giaccordo : « C’était un après-midi vraiment agréable et en bonne compagnie, dans le respect de la nature et de l’environnement local, chacun avec ses moyens pour faire ensemble ». Tous sont aujourd’hui impatients d’assister au résultat final et au spectacle de Plume. Benoît Mousserion les rejoindra à Cussac pour un enregistrement des témoignages, sur ce que représente aussi la cabane dans leur mémoire. Plume, chaises et cabanes à suivre !
Interview de Stéphanie Pouplier, chargée de mission au PNRPL
Laurent Seitmann
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