Après 20 ans de fonctionnement, les rames TER AGC (autorail grande capacité), acquises par la Région entre 2006 et 2010 ont droit à une nouvelle vie… Et c’est au Technicentre de Périgueux que cela se passe. Il devient ainsi l’un des sept sites réalisateurs du programme national OPTER, concernant la rénovation sans précédent de 40 % du parc TER. Une véritable bouffée d’oxygène pour l’avenir des ateliers SNCF qui ont fêté leur 160 ans en septembre dernier.
Pour Alain Rousset, président de la Région, le choix de la maintenance est gagnant. Il assure davantage de marges que les constructeurs, plus d’expertise, ainsi qu’une meilleure qualité des emplois. Et prolonger la vie de ces équipements a bien sûr un fort impact environnemental.
Un train communicant
L’adaptation du Technicentre à cette nouvelle montée en compétences et en charge se ressent au sein des différents postes de travail où les machines, omniprésentes, rivalisent de technologies.
Mais ce qui impressionne le plus, c’est de voir, presque côte à côte, un train en bout de course face à un train entièrement rénové… comme neuf. Deux ont été finalisés en fin d’année dernière et deux sont en cours de rénovation. La cadence de production devrait atteindre, au cours de l’année, une rénovation simultanée de quatre rames, jusqu’en 2030.
« Nous sommes dans une bonne courbe d’apprentissage, apprécie Nicolas Vigeon, le directeur du site. C’est une grande fierté de répondre en qualité et en délai aux clients du territoire, et cela prend du sens tous les jours quand on utilise le train à Périgueux. » Xavier Ouin, directeur industriel de SNCF Voyageurs, représentant Christian Fanichet, le directeur général, salue la capacité d’adaptation des agents, qui sont passés de l’entretien des voitures Corail remorquées (non motorisées), conçues dans les années 70, aux Autorails Grande Capacité, qui datent des années 2000.
Du démontage au remontage, la rame, composée de trois ou quatre caisses, change complètement de physionomie. Du sol au plafond, les aménagements internes et externes sont validés avec 86 points de contrôle, prêts à repartir pour vingt ans.
Entre les deux étapes, l’habitacle a été modernisé, s’adaptant aux nouveaux usages avec des prises électriques et usb à chaque siège, des espaces plus lumineux, plus pratiques et confortables. Des caméras de rétrovision et de vidéosurveillance renforcent la sécurité des voyageurs, tandis que les clims installées ont de nouveaux fluides frigorigènes plus respectueux de l’environnement. La climatisation fait d’ailleurs l’objet d’une véritable spécialité : autre source de fierté pour le Technicentre de Périgueux.
Un programme générateur d’emplois
La rénovation des 62 rames de TER doit assurer, de 2024 à 2030, 650 000 heures de travail et consolider environ 200 emplois au Technicentre de Périgueux.
La Région a financé cette opération à hauteur de 193 millions d’euros (convention signée le 1er mars 2022). SNCF a investi 15 millions d’euros sur ces chantiers d’excellence de rénovation de matériel roulant et de réparation des climatisations.
Ce virage industriel génère des recrutements dans différentes spécialités : mécaniciens, électriciens, intérioristes, chaudronniers… Les effectifs des climaticiens (dont 10 par an sont issus du centre de formation des apprentis – CFA de Boulazac, avec lequel le Technicentre a monté un partenariat pour les 5 années à venir) vont passer de 90 agents à 140. En tout, 100 recrutements sont prévus au cours de ces trois prochaines années.
