Avec leur charpente métallique et leur base rectangulaire, les sept halles alignées sur le terrain de 5 hectares de l’ancien Camp américain de Coulounieix-Chamiers sortent de terre. Les travaux ont débuté en tout début d’année et, « en ce jour de la pose de la 49 897e pierre, ou plutôt de parpaings, je suis un maire et un vice-président du conseil communautaire heureux de l’aboutissement de dix ans de travail avec des hauts et des bas », introduit Thierry Cipierre, vendredi 13 septembre devant une assistance fournie d’élus et acteurs de ce projet emblématique du mandat 2020-2026 du Grand Périgueux. « En réalité, la réflexion remonte à beaucoup plus longtemps », souligne Jacques Auzou. Le président de l’intercommunalité a ainsi rappelé que lors de l’achat, en 1997, de cette friche industrielle et militaire, il était question de construire une patinoire. « Au moment où je prends la présidence, en 2014, rien n’avait bougé. » C’est alors que l’élu rencontre Jérôme Masson, qui dirige l’association de pratique du skate All boards Family.
Un fonctionnement coopératif
En 2015, un collectif s’agrège autour de la construction d’un skate parc et d’activités annexes sur ce lieu à la position stratégique. Camp US est dissout en 2020, et le Grand Périgueux reprend la main pour trouver le modèle de fonctionnement, avec l’aide de la Foncière Solidaire Nouvelle-Aquitaine. Une quinzaine d’acteurs associatifs ou émanant de l’économie sociale et solidaire ont manifesté leur intérêt d’occuper les lieux et participent régulièrement, depuis mars 2024, aux ateliers de préfiguration du Sîlot. « Il s’agit de réfléchir ensemble sur l’organisation du site, sa gestion et son animation… », indique Julie Andraud, chargée de mission.
« Entre temps, tout un écosystème s’est développé », poursuit Jacques Auzou, listant, côté Périgueux, la construction du quartier de la gare, celle du grand stade, la rénovation du Sans-Réserve (salle de musiques actuelles) et, côté Coulounieix-Chamiers, l’érection du pôle des solidarités. « Autant de synergies à trouver », conclut l’élu, souhaitant ainsi tendre une main en direction des 18 – 35 ans, « avenir de la société ».
Emma LASSORT
Que pourra-t-on y faire ?
Pratiquer du skate, du parkour, de la capoeira, de la danse tribale et autres arts martiaux / Créer et exposer des œuvres, en taille de pierre ou en sérigraphie / Assister à un concert, un spectacle ou un ciné en plein-air / Enregistrer ses créations musicales / S’initier au podcast ou autres techniques journalistiques / Siroter un verre, profiter du bar-restaurant street-food ou flâner dans le parc / Développer des projets seuls ou à plusieurs en étant accompagnés par les acteurs de l’ESS.
Combien ça coûte ?
Le Sîlot est inscrit comme un projet phare et prioritaire du projet de territoire « Grand Périgueux 2040 », mais aussi dans différents documents contractuels avec les différents partenaires (Contrat de ville 2015 – 2023), Contrat de relance et de transition écologique, contrat de plan État-Région 2021 – 2027, Contrat régional de développement et des transitions 2023-2025). L’État apportera 3,25 millions d’euros, le Conseil régional 1,5 millions, le Conseil départemental 1 million, les Fonds européens, 440 000 euros. L’autofinancement est estimé à 4,81 millions d’euros, pour un montant total de 11 millions.