Accueil BIEN entreprendre Le Grand Périgueux s’engage pour l’économie sociale et solidaire

Le Grand Périgueux s’engage pour l’économie sociale et solidaire

Julie Andraud, cheffe de projet du Sîlot
ÈS-ESS. L'agglomération périgourdine a présenté le 20 décembre sa première feuille de route pour stimuler le développement local de l'économie sociale et solidaire, appuyée par un diagnostic de territoire. Elle lance, ce mercredi 8 janvier, son appel à manifestation d’intérêt du futur tiers-lieu Sîlot, tête de pont de cette stratégie.

À ceux pour qui l’ESS est un sigle obscur, Nicolas Perez, ne manque pas d’arguments explicatifs « à fourbir lors des repas de famille».

L’animateur Grand Périgueux de la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (CRESS) Nouvelle-Aquitaine a mis très vite à l’aise son auditoire, composé d’une quarantaine d’acteurs du territoire. L’enthousiasme se lit dans la présentation très dynamique du diagnostic, quelques jours avant sa diffusion publique. « Notre mode opératoire diffère des cabinets d’études. Nous nous sommes basés sur les chiffres des l’Insee, de l’Urssaf et de la MSA, mais surtout sur l’expertise des structures locales relevant de l’ESS, sans pour autant prétendre à l’exhaustivité. »

Thierry Cipierre, vice-président Politique de la ville, renouvellement urbain et ESS, souligne « un diagnostic  révélateur de l’importance de l’ESS pour les porteurs de projets » (voir encadré).

Une ambition forte en faveur des transitions

Pour l’élu, cette création de vice-présidence, en 2020, confirme l’ambition de la collectivité en la matière. Cette ambition se traduit par une feuille de route de l’ESS 2025-2035, inscrite dans le projet de territoire Grand Périgueux 2040.

Parmi les axes forts, on notera l’acculturation des élus et des agents aux modèles et aux valeurs de l’ESS, une conditionnalité ESS et économie circulaire dans la commande publique, ainsi que la structuration du développement des entreprises et des projets, et le lien avec la chaîne d’accompagnement et de financement de l’ESS.

Sîlot ? Une contraction de silo, illustration du slogan champ d’énergies et îlot, pour rappeler l’implantation géographique : la Boucle de l’Isle © Grand Perigueux

Le futur tiers-lieu Sîlot, qui sort de terre dans l’ancien camp américain de Coulounieix-Chamiers, rentre dans cette stratégie. Ce sera un lieu totem des initiatives de l’agglomération périgourdine en matière de transitions écologique, économique, numérique ou encore sociétale… Autant d’enjeux auxquels l’ESS est à même de répondre. « À 10 mois de l’ouverture, nous publions notre appel à manifestation d’intérêt (AMI) ce mercredi 8 janvier. C’est une manière pour nous d’officialiser le partenariat existant avec le collectif associatif qui travaille à la préfiguration du site depuis le mois de mars 2024, et d’identifier de nouveaux acteurs », souligne Julie Andraud, la cheffe de projet.

Il s’agit de rédiger avant le 31 janvier une note d’intention sur l’intérêt que l’on porte à ce lieu atypique et sur ce que le projet imaginé peut lui conférer.

Après validation d’un jury composé d’élus et d’experts du monde associatif culturel et sportif du département, les porteurs de projets entreront dans une phase de contractualisation (baux locatifs proposés à des prix modérés) qui se concrétisera par la signature d’une convention de partenariat, en mars prochain.

Chiffres clés de l’ESS dans le Grand Périgueux

Au nombre de 414, les établissements employeurs se composent de 351 associations, 38 coopératives, 23 mutuelles et 2 fondations. Cela représente 4356 salariés, soit 10 % du total des salariés, mais 15,4 % des salariés du privé (équivalent à un emploi privé sur six). « Sur ce point, l’agglomération périgourdine se hisse en tête des intercommunalités de la région. » Le nombre d’emplois a augmenté de 6 % entre 2019 et 2022 (200 postes).

Les secteurs les plus représentés sont les sports et loisirs (81,4 %), viennent ensuite l’action sociale (49,3 %), les activités financières et d’assurance (37,8 %) et l’enseignement (13,6 %).

Image de freepik

Le contexte : soutien de l’ESS par les politiques territoriales

Par ses domaines d’activités, ses modes d’action et ses valeurs, l’ESS croise la mission d’intérêt général et les différentes compétences des collectivités : développement économique, bien sûr, mais aussi petite enfance, transport, tourisme, culture, innovation, recherche, santé, logement…

Depuis une dizaine d’années, des politiques territoriales de soutien à l’économie sociale et solidaire se sont ainsi développées, à tous niveaux territoriaux.

En 2012, la création d’un ministère dédié puis d’un secrétariat d’État marquent une étape dans la reconnaissance de l’ESS à l’échelle nationale. En juillet 2014 est votée la loi sur l’économie sociale et solidaire, qui se donne pour ambition « d’encourager un changement d’échelle de l’économie sociale et solidaire dans tous ses aspects ».

À la suite d’un premier engagement des réseaux nationaux de collectivités en faveur de l’ESS remis au gouvernement en 2013, un Appel des élus locaux en faveur de l’ESS a été lancé en juin 2015. (source : Réseau des collectivités territoriales pour une Économie solidaire)

L’agglomération périgourdine est la seule collectivité de Dordogne à adhérer à la CRESS. Elle rejoint ainsi une quinzaine d’autres communautés de communes de la région, dont les agglomérations du Libournais, de Cognac et du Grand Angoulême, pour les plus proches.