Sillonnée par une rivière, des emprises ferroviaires et entourée de collines, Périgueux est forcément victime d’embouteillages aux heures de pointe. Comme solution face à cet engorgement dans cette ville à la voirie étroite, il n’y a guère d’autres choix que de miser sur la marche à pied, les transports en commun et le vélo.
Pour avoir tout d’une grande en matière de déplacements, l’agglomération de Périgueux a désormais son service de “Vélib” avec le Périvélo en libre-service. Deux stations ont été ouvertes en 2023 devant les gares de Périgueux et de Boulazac, ainsi qu’une troisième installée fin juillet 2024 place Bugeaud, en plein centre de Périgueux. « Il s’agit d’inciter à l’intermodalité en lieu et place de la voiture », explique le communiqué de Périmouv’, l’établissement public qui est le bras armé du Grand Périgueux pour les déplacements.
En secteur urbain, le vélo a sa place à jouer aux côtés du réseau de bus qui maille toute l’agglomération et de la navette ferroviaire entre Mussidan et Niversac. Le Grand Périgueux participe au développement de son utilisation avec des locations de longue durée et désormais avec un libre-service de courte durée pour de petits trajets. Il s’est appuyé sur l’entreprise nantaise Ecovélo, qui opère dans une trentaine de villes de France. Elle fournit à Périgueux une vingtaine de vélos à assistance électrique (VAE) pour ses trois stations. Le tarif choisi par la collectivité est très bas : un euro de l’heure et même moitié moins pour les abonnés.
Location avec son smartphone
Nous avons testé ce service en conditions réelles en le découvrant pour la première fois. Comme cela se passe désormais partout pour les vélos en libre-service, l’utilisation d’un smartphone est presque indispensable. Il faut utiliser l’application du Grand Périgueux ou un lien sur le site Internet. On s’identifie et on photographie une pièce d’identité avant de donner sa référence de carte bancaire pour la caution de 150 euros.
Après il ne reste plus qu’à choisir sa monture en veillant d’abord à son bon état (pneus gonflés, freins opérationnels…). Mais il faut faire très attention à d’autres détails. Sur la carte de la ville, on détermine la station utilisée qui affiche les vélos disponibles. Il faut être attentif à leur statut et surtout à la charge des batteries : un cartouche indique le pourcentage de charge et le kilométrage possible estimé. En suivant les indications du smartphone, sans rien oublier, et en appuyant sur les bonnes touches du clavier situé sur le porte-bagage arrière tout doit bien se passer. Il ne reste plus qu’à débloquer son antivol, à aller affronter la circulation et les trous dans la chaussée, ainsi qu’à suivre les rares pistes cyclables du centre ville (mais les vélos peuvent emprunter les couloirs de bus).
Attention à la charge des batteries
Mais tout ne roule pas forcément comme prévu. Si après avoir appuyé sur le bouton marche du vélo situé sur le porte-bagage, on ne fait pas attention à ce qu’indique (ou pas) un petit écran, il ne se libère pas de son antivol. Il ne reste plus qu’à trouver le moyen d’arrêter le compteur qui a commencé le décompte de la location sur notre smartphone, alors que vélo n’a pas bougé ! Rebelote avec un autre vélo qui fonctionne bien et accepte de se décrocher. Malheureusement sa batterie est déchargée et l’assistance électrique ne fait pas son œuvre. C’est bien suffisant pour aller de Bugeaud à la gare et retour, qui est le trajet désormais le plus utilisé. C’est tout plat. Mais il ne faut pas espérer monter jusqu’à l’hôpital ! Avec de bonnes jambes et presque debout sur ses pédales avec ce biclou lourd à trois vitesses, le testeur n’a pas dépassé la médiathèque Pierre-Fanlac. Pour en avoir testé un autre, bien chargé à 80 % annonçant la possibilité de rouler 50 km, l’assistance s’est révélée faiblarde. Bref, c’est à réserver pour de courts trajets avec un exercice sportif assuré.
La nouvelle station de Bugeaud a encore des problèmes de recharge des vélos, difficiles à régler en plein mois d’août. Du côté d’Olivier Georgiades, l’un des élus communautaires qui connaît le mieux le dossier, les choses devraient s’améliorer avec l’intervention du prestataire. L’entretien courant de ces vélos est assuré par l’atelier de Périvélo, installé à la gare. Après chaque location, on peut signaler les dysfonctionnements qui doivent être réglés. L’utilisation n’est pas totalement intuitive et demande de bien suivre le mode d’emploi, surtout pour ramener le vélo et bien fixer son antivol pour stopper le décompte de la location. Mais pour un euro de l’heure, que demander de plus ?
Louer son vélo
Déjà 900 vélos verts sont loués par le Grand Périgueux, essentiellement des modèles à assistance électrique. Il y a toujours une liste d’attente pour en bénéficier avec un tarif imbattable de 30 euros par mois pour un VAE. 15 euros pour un vélo classique ou pliant. Ce service est réservé aux habitants des 43 communes du Grand Périgueux. Le libre-service est ouvert à tous. « On donne les moyens à chacun d’utiliser un vélo sans avoir à l’acheter, c’est un autre rapport à la propriété », souligne Olivier Georgiades.
La location de vélo à la journée se pratique aussi chez quelques vélocistes et même le concessionnaire auto Andres, à Trélissac. En Dordogne, quelques prestataires spécialisés opèrent près des sites touristiques.
À signaler qu’il existe un système de location en VAE en libre service dans la Vallée de l’Homme sur les communes de Montignac, Les Eyzies, Le Bugue et Rouffignac.