Le baromètre des solutions durables fait l’état des égalités de genre dans le monde : celle-ci, ainsi que l’autonomisation des femmes et filles, a accumulé un grand retard à l’agenda 2030 des Objectifs de développement durables (ODD).
Indicateurs majeurs
« En 2023, près de la moitié de la population mondiale estime encore que quand les emplois sont rares, les hommes doivent avoir la priorité sur les femmes. (…) COVID-19, guerre d’agression contre l’Ukraine, changement climatique, crise énergétique, alimentaire – ont aggravé la situation (…) L’OCDE a calculé que près de la moitié des 247 indicateurs des ODD ont un lien direct avec l’égalité de genre (…) Que l’on parle de climat, de pauvreté, d’éducation, de santé, de travail, de justice, d’institutions ou encore de paix, l’égalité de genre est et doit toujours être au cœur de la conception et de la mise en œuvre des politiques publiques. » Pour Bathylle Missika, cheffe de la division des réseaux, des partenariats et de l’égalité des genres au centre de développement de l’OCDE, « nous devons nous interroger sur la face cachée des discriminations : il s’agit des “institutions sociales discriminatoires”, c’est-à-dire des lois formelles et informelles ainsi que des pratiques et normes sociales qui dictent “ce qui est acceptable” pour les femmes et les hommes. Les inégalités “visibles” que nous constatons au quotidien prennent racine dans cette partie immergée de l’iceberg des inégalités. »
Long est le chemin… Au niveau mondial, les femmes consacrent toujours deux fois et demie plus de temps que les hommes au travail domestique non rémunéré et « un tiers des femmes elles-mêmes considèrent qu’un mari a le droit de battre sa femme dans certains cas – par exemple lorsqu’elle brûle le repas ou sort de la maison sans l’avertir ».
Détail de cette étude, riche d’une vingtaine de pages.
Programme du forum.
Une solution parmi d’autres
« On estime qu’il faudra au minimum 300 ans pour atteindre l’égalité de genre dans le monde. » Impliquer davantage les hommes permettrait d’écourter ce délai. Depuis 2014, HeForShe invite les hommes et les garçons à devenir des alliés des luttes féministes. Ce mouvement de solidarité internationale, initié par ONU Femmes, l’agence des Nations Unies pour l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes, coordonne des actions concertées et inclusives afin de conduire un changement systémique. Depuis sa création, deux millions de militants ont rejoint la communauté (trois milliards de conversations sur les réseaux sociaux chaque année).
Les solutions appliquées concernent des relations respectueuses et équitables (chaînes de production inclusives dans les usines turques, campus universitaires plus sûrs au Kenya, égalité salariale en Islande…). Les hommes ciblés dans les gouvernements, les entreprises et les universités apportent un soutien actif dans les institutions qu’ils dirigent, pour des changements durables et inspirants pour d’autres.