Plus d’une commune française sur deux n’a actuellement plus aucun commerce. S’ajoute à ce constat la distance moyenne de 25 kilomètres aller/retour que doivent parcourir les habitants des 20 000 villages français pour trouver des produits de première nécessité. La crise sanitaire aura au moins eu le mérite de rapprocher les habitants, de souligner les vertus de la proximité et la qualité de vie en ruralité. Le mouvement citoyen et solidaire Bouge ton coQ! a vu le jour pour soutenir les associations qui créent du lien et redonnent vie aux villages. Il travaille en lien avec Mon Epi (structure de l’économie sociale et solidaire) et l’association des maires ruraux de France. Objectif : désenclaver les campagne et permettre l’ouverture de 2 000 nouvelles épiceries participatives au niveau national.
Lieu de vente et lieu de vie
Ce format permet de proposer 75 % de produits provenant de circuits courts, à moins de 15 km de chaque épicerie, des références écoresponsables, à des prix de 15 à 30 % moins chers qu’ailleurs puisque la marge distributeur est supprimée. Le fonctionnement est simple et solidaire : les membres, tous bénévoles, travaillent 2 heures par mois pour assurer une permanence. Une somme unique de 2 000 euros d’amorçage est nécessaire pour ouvrir une épicerie. Après seulement 4 mois, 50 épiceries rurales sont déjà actives et 45 sont en cours de création, alors qu’une centaine de villages ont manifesté leur souhait de se lancer à leur tour. L’ambition de 2 000 épiceries nécessite 4 millions d’euros de financement. On estime alors que cela concernera 100 000 familles, pas loin de 400 000 consommateurs qui réduiront ainsi de plus de 85 % leurs émissions de CO2 pour effectuer des achats de première nécessité. Ils passeront, dès la première année, pour 60 millions d’euros nets de commandes à plus de 2 000 petits producteurs locaux et offriront au moins 2,4 millions d’heures de bénévolat au service du lien social dans les villages.
Une création et un projet en Dordogne
En Dordogne, L’épi vert, épicerie participative à Cherveix Cubas, s’inscrit dans cette démarche qui lui a aussi valu d’être lauréate au budget participatif de la Dordogne en 2020. En cours de création, à Saint-Rémy-sur-Lidoire, près de Montpon-Ménestérol, un local imaginé par le maraîcher Jérémie Tuvache.
Bouge ton coQ ! a déjà œuvré lors du premier confinement avec une souscription nationale pour sauver les petits commerces, les artisans et les producteurs locaux : #CestMaTournée se présentait comme « un verre virtuel pour une solidarité réelle », un don défiscalisable géré par l’AMRF qui le reversait aux professionnels repérés. En Dordogne, l’opération avait permis d’accompagner les nouveaux gérants du restaurant Port d’Envaux, à Saint-Vincent de Cosse.
Près d’ici, le Net
Bouge ton coQ ! a aussi reçu le soutien de plusieurs partenaires privés, dont Mondial Relay et Showroomprivé, acteurs de la vente en ligne qu’on peut imaginer vouloir se racheter en s’impliquant dans le sauvetage d’une vie qu’ils contribueraient à détruire… À l’occasion des French Days, ces deux enseignes françaises revendiquent plutôt leur volonté de recréer du lien social dans les villages, de valoriser la ruralité et réinstaller des commerces de proximité. Le réseau de Point Relais®, qui fait le lien entre le e-commerce et quelques boutiques de proximité, maintient déjà une certaine activité. En soutenant l’ouverture de ces épiceries des temps nouveaux, ces marques du numérique gagnent en proximité et en image, soulignent qu’elles ont besoin de vitrines réelles en complément de vitrines virtuelles… et vice versa, car les visiteurs qu’elles attirent pour récupérer des colis font aussi des achats sur place. Un équilibre fragile, fondé sur la complémentarité entre la livraison de produits introuvables dans les environs et des épiceries solidaires qui peuvent intégrer ce service a priori contre leur nature…
• Nous irons bientôt à la rencontre de ces deux épiceries citoyennes pour prendre le pouls de l’avancée des activités.
Des solutions du local au total
Bouge ton coQ ! contribue à revitaliser les villages ruraux en identifiant des idées qui ont fait leurs preuves en local (simplicité, efficacité, pérennité, impact…) afin de les faire grandir à l’échelle nationale pour améliorer l’impact auprès d’un maximum de bénéficiaires.
Les consommateurs que nous sommes sont appelés à être acteurs de l’opération et à tisser du lien social en devenant bénévoles dans l’une des épiceries “Mon
Epi” ou en faisant un don (défiscalisé) sur Bouge ton coQ !