Le Pied à l’Étrier fonctionne avec quatre activités-supports : espaces verts, rénovation du petit patrimoine, aide à l’évènementiel et maraîchage, proposées aux personnes éloignées de l’emploi.
Un atelier de remobilisation en co-gouvernance
Créé en 2019, un atelier de remobilisation, « En selle » complète le dispositif. Cet atelier s’appuie sur la médiation équine en collaboration avec Cécile Mouillon, qui permet de lever certains freins pour s’engager de façon plus assurée sur la voie de la réinsertion. Si cette activité vise à un travail de développement personnel, par le travail intérieur qu’elle suscite, les participants ont néanmoins souhaité conserver une dynamique de groupe et ont proposé un axe complémentaire.
Depuis juin 2019, l’activité maraîchage, à travers l’exploitation d’un jardin potager de 3 000 m2, s’est donc ajoutée à l’atelier bois existant. La participation et la réussite au Budget Participatif de la Dordogne en 2019 a permis d’accueillir Vanille, une jument de trait afin d’utiliser des méthodes agraires respectueuses de l’animal et de l’environnement.
Une insertion réussie
Entrée à l’Atelier Chantier d’Insertion (ACI) le Pied à l’Étrier en 2020, Margaux, une jeune femme de 31 ans a participé aux ateliers de remobilisation et notamment à l’activité de médiation équine conduite. Une vraie réussite.
À son arrivée Margaux éprouve colère et peur face aux difficultés qu’elle rencontre. L’univers équestre et la pratique de la médiation équine, chaque semaine à Saint-Front-d’Alemps lui permet au fil des séances, de retrouver confiance en elle et de se sentir mieux dans ses relations aux autres : « Le cheval ne comprend pas la colère, les émotions humaines ; Il faut être quelqu’un de calme, de clair, pour qu’il sache ce qu’il a à faire. Sinon, il réagit comme pour dire : si t’es pas bien et bien moi aussi. Il nous oblige d’une certaine manière à prendre confiance en nous »
D’où l’importance de se poser, de respirer calmement, d’être complètement immergé dans l’instant présent, en laissant pensées et autres émotions passer, sans les retenir.
Si je n’étais pas concentrée, sous l’emprise de mauvaises émotions, ça ne se passait pas bien. Quand je prenais sur moi pour les dominer, c’était bénéfique. Il me fallait mettre mes soucis dans ma poche et à ma surprise, après la séance je me sentais plus légère, plus détendue, la pression retombait comme s’il y avait un transfert d’énergie. »
Attirée depuis toujours par les animaux, Margaux noue très rapidement une relation privilégiée avec Ness, la jument qui participe aux entraînements : « Quand je n’allais pas bien, Ness se collait à moi. Elle le sentait tout de suite ».
Une métamorphose progressive et durable
Margaux ne se rend pas compte tout de suite des changements plus profonds qui se manifestent. Elle se trouve toutefois un peu plus positive, prend le temps de la réflexion, ainsi que davantage de recul. Ce sont les personnes de son entourage qui remarquent la transformation qui s’opère : « Les gens autour de moi me trouvaient plus ouverte, plus souriante, plus calme et posée. Je parlais moins vite, moins fort. » Elle peut désormais sortir de l’atelier de remobilisation, mais pour mieux rebondir.
L’ACI lui propose en effet un contrat de travail, pour s’occuper des animaux de l’association : Vanille et Pruneau les deux chevaux, et Rony l’âne. Une belle surprise pour la jeune femme qui aime par-dessus tout la relation forte qu’elle entretient avec les animaux. Chaque matin, quand elle se lève, elle sait qu’elle a trouvé sa place. Pendant qu’elle les nourrit, et veille à la propreté de leur environnement, non sans leur prodiguer une bonne dose de câlins, elle sourit enfin à la vie, à sa vie.
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