Les anciens bassins alors en friche sont devenus un site de production d’esturgeons couvert d’ombrières photovoltaïques qui produisent de l’électricité pour 2700 habitants. L’eau puisée dans la rivière y revient après un parcours épurateur dans la nature. Les poissons sont nourris par des granulés de poissons bios achetés en Bretagne. Selon les variétés, Baeri de Sibérie ou Osciètre du Danube, il faut de sept à douze ans pour que les femelles arrivent à maturité et fournissent leurs précieux œufs au meilleur de leur saveur.
Sens de l’accueil
L’entrepreneur ne se contente pas de la production de caviar made in France, il a créé un véritable produit touristique autour de ce mets de luxe. Le domaine de la Grande Veyssière, qui s’étend sur une vingtaine d’hectares, est aujourd’hui organisé pour accueillir des visiteurs. Un circuit spécial a été créé pour ne pas perturber les esturgeons. Des bassins indépendants hébergent des poissons qui ne sont pas en production (notamment des mâles) que les touristes peuvent aller taquiner au plus près, équipés de cuissardes. On apprécie la taille de ces animaux paisibles, qui ont peu évolué depuis la préhistoire. Ils cohabitent parfois avec des carpes et attendent avec voracité qu’on leur donne à manger.
10 000 visiteurs par an
Les simples dégustations des débuts se sont développées avec l’ouverture d’un restaurant installé dans une ancienne grange bien rénovée. Le chef Julien Haj concocte un petit menu tout esturgeon du lundi au samedi pour 25 euros. Par exemple, une trilogie d’œufs de poule et de poisson, ceviche d’esturgeons et pour dessert, de la glace vanille au caviar ! La formule fait recette. Une terrasse aménagée par Franck Serra a été inaugurée ce printemps. Déjà 10 000 visiteurs par an passent par la pisciculture et le chiffre d’affaires de cette activité d’agrotourisme gastronomique est en progression constante. Sans oublier la boutique où se vendent à tous les prix les nombreuses références produites par l’entreprise.
Moteur de développement local
Une soixantaine de personnes travaillent désormais sur le site de Neuvic pour l’élevage, la transformation et l’accueil du public. La partie logistique et commercialisation est désormais installée dans une ancienne usine de chaussures de l’autre côté de l’Isle. Laurent Deverlanges a su populariser le caviar produit en Dordogne dans toute la France à travers des boutiques, des restaurants, la grande distribution et l’exportation jusqu’au Japon et aux Émirats Arabes Unis. À l’heure où la Chine inonde la marché, il mise sur l’image française et le bio. Neuvic est désormais relié par son actionnaire principal avec le caviar Prunier produit à Montpon, mais chacun garde sa spécificité.
Le coup de cœur du Petit Futé
Le guide touristique bien connu, qui existe depuis 48 ans, avait choisi le Caviar de Neuvic pour le lancement de son édition Périgord 2024-2025. Un coup de cœur pour sa responsable d’édition, Maryline Ridouane, et la rédactrice Mathilde Cocquelin, comme pour Michel Granseigne, responsable des régies locales, qui ont reçu un bel accueil de Laurent Deverlanges.