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L’aventure familiale de la grotte de Maxange

© H.C.
TROUVAILLES. La découverte de galeries remplies de concrétions, il y a vingt ans, a changé la vie de la famille Caballero au Buisson-de-Cadouin. Chaque hiver de nouveaux secteurs sont dégagés.

Comme, avant lui, son père Maximilien, Angel Caballero trimait sur la falaise de Mestreguiral pour extraire la pierre dorée que l’on retrouve dans les vieilles maisons du Buisson-de-Cadouin. Un jour d’août de l’an 2000, il découvrit l’entrée d’une grotte sur le front de taille. « Je rêvais depuis des années d’en découvrir une. Le bon Dieu m’a exaucé ce jour-là, même si j’aurais préféré qu’il me donne les numéros du loto », s’amuse le carrier. L’exploration du trou dégagé révéla un univers de concrétions qui luisaient comme des étoiles sous le faisceau de sa lampe : des stalactites qui tombent et des stalagmites qui montent, mais aussi des excentriques rares qui partent dans tous les sens. Cette trouvaille allait changer sa vie. En travaillant d’arrache-pied durant des mois, il créa une entrée et dégagea avec ses fils et des amis les tonnes de sable et de terre argileuse accumulées dans les boyaux.

Angel Caballero © Grotte de Maxange

Il découvrit un peu plus loin un autre couloir qu’il déblaya en espérant trouver un autre accès à la grotte du haut. Il entreprit d’autres travaux titanesques de déblaiement. Finalement, la liaison entre les deux réseaux se fit en créant un tunnel artificiel à l’explosif.

« Dans la vie il faut aller de l’avant »

Pour Pâques 2003, Angel Caballero abandonna son métier de carrier en ouvrant à la visite cette grotte. Il la baptisa Maxange, un nom inventé en reliant le prénom de son père et le sien. Ses fils Cyril et Olivier ont alors quitté leurs études de langue et d’informatique pour se lancer dans l’aventure touristique, d’abord en assurant des visites puis en développant ce site inédit qui fait désormais travailler plus d’une douzaine de personnes en saison. Martine, la mère de famille, s’occupe de la boutique et se passionne pour les bijoux en minéraux.

© Grotte de Maxange

« Si toute la famille n’avait pas été d’accord, on ne l’aurait pas fait. J’ai toujours considéré que dans la vie il faut aller de l’avant. C’est ce qu’avait fait mon père Maximilien en fuyant le franquisme en Espagne pour venir s’installer en Périgord », rappelle Angel. Son père, qui avait ouvert la carrière en 1960, s’est éteint en 1997, trois ans avant la découverte de la grotte. Le géologue Gérard Delorme a aussi beaucoup compté pour Maxange jusqu’à sa disparition en 2017. Son expertise a accompagné la famille dans ses choix et pour sa formation, permettant de proposer des visites scientifiques et pédagogiques.

Cyril et Olivier en première ligne

La particularité de Maxange, c’est son évolution : depuis la découverte, durant chaque fermeture hivernale au public, la famille creuse. Elle se met au travail pour dégager d’autres galeries façonnées par l’eau dans la roche il y a 60 millions d’années avant d’être bouchées par des sédiments. De nouvelles concrétions sont alors dévoilées. Un travail long, pénible et minutieux. « J’y ai laissé ma santé, avoue Angel Caballero, parce qu’au début j’utilisais une mini-pelle à moteur thermique et que je respirais des gaz d’échappement.»

Angel, Martine, Cyril et Olivier Caballero © Grotte de Maxange

Depuis quelques années, du matériel électrique utilisé en partenariat avec une entreprise de location permet de continuer ces déblaiements de manière bien plus sécurisée. Cyril et Olivier Caballero sont désormais en première ligne, sur le chantier en hiver comme durant la période estivale pour gérer et améliorer le site.

Un enfant baptisé Maxange

Avec 40 000 visiteurs par an, la grotte se place dans le top 20 des lieux touristiques les plus fréquentés du Périgord. Site classé par le ministère de la Culture, elle a obtenu les labels Qualité tourisme, Tourisme et Handicap ainsi que deux étoiles au guide vert Michelin. Le bâtiment d’accueil ouvert en 2023, un nouveau parcours, des éclairages à leds et un son et lumière assurent sa renommée. Angel Caballero a même eu un moment d’émotion lorsqu’une maman lui a présenté son fils baptisé Maxange, après une visite éblouie comme touriste quelques années plus tôt.

© Grotte de Maxange

L’histoire de famille avec la grotte se renforce puisque durant cet été 2024, la quatrième génération des Caballero commence à participer à cette histoire. À 16 ans, Johan, fils d’Olivier, travaille pour la première fois sur le site pour vendre crêpes et glaces. Un premier job pour ce lycéen.

Maxange se situe à proximité du bourg du Buisson-de-Cadouin. La grotte est présente sur les réseaux sociaux et sur un site internet très complet.