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La Tresse : sur le métier remettre son ouvrage

Armelle Rohart, Yvon Caulier, Francis Audouin et Jean-François Melkebeke, administrateurs ©BEP
Entreprise d’insertion installée sur la commune des Lèches, La Tresse est un acronyme signifiant Textile Recyclage Economie Sociale Solidaire et Environnement : unique en Dordogne dans ce secteur d’activité, elle tisse du lien autour de l’humain tout en s’engageant écologiquement.

La Tresse voit le jour en 2008 afin de proposer des opportunités d’emploi à une main d’œuvre majoritairement (mais pas exclusivement) féminine, inactive suite à la fermeture des usines de chaussures en vallée de l’Isle.

La fibre humaniste

Elle compte jusqu’à 32 salariés en insertion, 9 salariés permanents en CDI dont 3 extérieurs et 6 issus de l’insertion, et 9 bénévoles au sein du Conseil d’Administration. « Nous organisons des job-dating tous les 3e jeudis du mois et posons un diagnostic pour toutes les personnes qui se présentent, explique Armelle Rohart, la directrice. Si elles ne correspondent pas à nos critères, nous les orientons vers une autre structure. »

Subventionnée à hauteur de 50 % par l’Etat pour les salariés en insertion, son activité économique doit lui permettre d’assumer les autres charges. Côté bien-être, les postes de travail ont été étudiés avec un ergonome et les horaires adaptés afin d’arriver à l’heure à la sortie des classes.

La zone de réception ©BEP

Le bassin d’emploi est situé dans un rayon de 20 km pour limiter les frais de carburant. Dans le même ordre d’idée, un système de covoiturage baptisé « Je partage ma mobilité » permet de prendre en charge un plein par mois. Et bien sûr, les salariés bénéficient de tarifs préférentiels à l’occasion des braderies.

 

Le textile en fil rouge

4 millions de tonnes de textiles neufs ou usagés sont jetés chaque année. A La Tresse, 8 véhicules collectent quotidiennement entre Royan, Limoges, Brive, Bordeaux et Dax, des vêtements mais aussi des chaussures, sacs et jouets auprès des vestiaires d’associations comme la Croix Rouge, dans certaines bornes partenaires du Relais et en déchetterie.

Le personnel trie et conditionne 3 000 tonnes par an : 60% sont réemployés (vente lors des braderies ainsi qu’à des fripiers locaux) et 40% recyclés en chiffons, matériaux isolants ou granulés utilisés dans certaines usines, le tout en respectant scrupuleusement la traçabilité.

Un premier tri sur tapis ©BEP

Il est utile ici de préciser les consignes de dons : les vêtements doivent être placés dans des sacs pour les protéger ou mieux encore, dans des cabas réutilisables qui limiteront les déchets, et les chaussures assemblées par paires. Les vêtements souillés, mouillés ou moisis doivent être déposés directement en déchetterie faute de quoi La Tresse devra payer pour les y amener.

 

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Une trame écologique

Dans le monde, 130 milliards de vêtements neufs sont vendus chaque année et l’équivalent d’un camion à ordure plein est brûlé ou jeté dans une décharge chaque seconde. C’est le principe délétère de la fast fashion : on produit vite et beaucoup, on consomme et on jette rapidement.
La seconde raison d’être de l’association est d’alléger la note de cette industrie peu vertueuse, comme le détaille Armelle : « enfouir 1 tonne de textile coûte 130 euros. En traitant 3000 tonnes, nous faisons économiser 390 000 euros à la collectivité. »

La presse de La Tresse ©BEP

 

Tisser du lien

La Tresse réfléchit activement aux développements possibles, que ce soit en termes d’activité ou de relations avec les entreprises avoisinantes. Le Conseil Départemental répond toujours présent pour accompagner les projets et les liens sont solides avec les missions locales et les antennes de France Travail. « Nous atteignons 60 % de réussite mais souhaitons toujours plus, malgré le changement de public et les difficultés de recrutement, ajoute Armelle. Beaucoup de jeunes sans formation ni moyen de locomotion trouvent ici leur premier emploi. Finalement, on ne transforme pas le textile : on transforme le projet professionnel de nos salariés. » Avec le soutien plein et entier des administrateurs guidés, eux aussi, par un engagement social, local et environnemental sans faille.

Myriam POUPARD

Contact : tél. 05 53 80 06 53 – courriel : la.tresse@orange.fr http://www.la-tresse.fr/