L’été, des vélums apporteront des îlots de fraîcheur, la végétation grimpera et prendra de la hauteur, grâce à une treille mêlant flore et acier, et les badauds pourront profiter de la vue sur des bancs de bois… C’est ainsi que le cabinet d’architecte Bouriette et Vaconsin a imaginé la nouvelle place de la Clautre, après un an de travaux.
Un chantier difficile puisque cette place historique de Périgueux est à la fois celle du marché, de nombreuses célébrations estivales, mais aussi un ancien cimetière et lieu de passage. Le défi pour le cabinet chargé du chantier est alors de “donner une clarté différente à la place, tout en lui redonnant ses lettres de noblesse, et en composant avec les défis archéologiques et filaires”, résume Franck Serra, jardinier paysagiste périgourdin qui a effectué les travaux.
Une canopée végétale de 20 mètres
L’objectif sur cette place est de réintégrer de la végétation avec les contraintes qu’on lui connaît. “Il n’était pas possible de faire de traitement en profondeur, d’où les bacs et les bancs : on ne pouvait pas creuser”, note Franck Serra. Le seul endroit qui a pu l’être un peu, pour du travail en pleine terre, c’est contre la cathédrale, où un escalier et un mur de soutènement ont pu être remblayés. Ici, a pris place une treille métallique, contre laquelle la végétation va pousser. Mais pour cela, il faut du temps, et de la patience. Il faut imaginer dans cinq ans, cette structure métallique qui aura entièrement fait corps avec les végétaux qui auront poussé, une véritable canopée végétale de 20 mètres, au pied de la majestueuse Saint-Front. “La patience est la meilleure vertu du jardinier”, sourit Franck Serra, qui a exécuté les travaux avec ses collaborateurs.
Cette étape réalisée par l’entreprise paysagiste est la dernière que devrait subir la place, un défi. “En plus des éléments techniques qu’on connaît, nous arrivons sur le chantier en dernier, il faut être en mesure de tout faire avec le temps qu’il nous reste, on est le dernier wagon, c’est un challenge en termes de timing”, relate Franck Serra.
Une “carte de visite”
Son entreprise n’est pas inconnue au visage de la Clautre. En 2016, Serra Paysage avait déjà remporté l’appel d’offres pour refaire le jardin du cloître de la cathédrale. Des chantiers qui tiennent à cœur à l’entrepreneur périgourdin. “C’est la place du Périgord, c’était important que le contrat se fasse, et c’est dans la continuité. Et pour les collaborateurs, c’est emblématique de pouvoir travailler dans notre commune de cœur, c’est une fierté.”
Au-delà de la “carte de visite” que ce type de chantier apporte à son entreprise, Franck Serra félicite surtout “la continuité” que ce second chantier à proximité de la cathédrale représente, et la fierté de “laisser une trace derrière nous”. Passionné par la nature, le paysagiste se projette avant tout et voit le potentiel de ce travail qu’il a exécuté.
Une fois le chantier définitivement terminé, ses ouvriers tourneront la page de la place de la Clautre. L’entretien de la végétation posée, et le montage/démontage des vélums relèveront ensuite du travail des services techniques de la mairie.
Franck Serra, lui, ne sait pas encore quel sera le prochain chantier, public ou privé, mais une chose est sûre, le paysagiste passionné ne se cantonnera ni à l’un ni à l’autre
