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La Boîte à Bosse, acteur social majeur du village

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POUR LES BOSS... ET LES AUTRES. Au cœur du Périgord vert, à la Tour-Blanche-Cercles, la Boîte à Bosse, installée dans l’ancienne cantine scolaire, est depuis presque dix ans un espace de travail partagé. Bien plus que cela, ce lieu est devenu un acteur social majeur du village.

Une école, des musées insolites, un château, une boulangerie. En Périgord, peu de communes rurales peuvent se targuer d’avoir un tel inventaire. La Tour-Blanche Cercles, village d’un peu moins de 600 habitants, à quelques encablures de la Charente, dispose d’un atout supplémentaire : un espace de travail partagé.

Mathieu, le président de la Boîte à Bosse © C-H.Y.

En presque une décennie d’existence, la Boîte à Bosse a su trouver sa place. Originaire de la région parisienne, Mathieu Lemoine, arrivé en Dordogne fin 2020, pour y développer son agence de créations web, préside l’association depuis l’été dernier. « Fin 2019, j’ai quitté mon emploi — sans savoir qu’il y aurait la Covid — pour me mettre à mon compte. J’ai commencé à travailler à mon domicile et, initialement, je cherchais à acheter une maison à moins de deux heures de Paris, dans une petite ville. C’est un ami qui m’a fait découvrir le Parc naturel régional Périgord Limousin au cours d’une semaine de vacances. J’ai eu un coup de cœur pour le département et j’habite à Brantôme. »

Espace chaleureux

À son arrivée, Mathieu, qui ne connaît personne en Dordogne, est en quête d’échanges et de partages. Il rencontre parfois des difficultés pour garder de la motivation au travail. Il va découvrir ce lieu. Aujourd’hui, il s’y rend trois à quatre fois par semaine.

Hannah Durand © C-H.Y.

Il en assure la gestion administrative avec une petite équipe de bénévoles : paiement des factures, gestion des plannings, locations des salles à la journée, à la demi-journée. Cet espace partagé sur deux niveaux, dispose de sept postes de travail, que l’on peut louer à la journée, d’un bureau privatif, d’une salle de réunion au rez-de chaussée, pour des entreprises locales, des événements. L’open space, aux couleurs chaleureuses, disposant d’une petite cuisine, occupe l’emplacement de l’ancienne cantine scolaire. Une quinzaine de personnes, dont trois hommes, c’est l’effectif actuel de l’association. « Il y a aussi des sympathisants », insiste Hannah Durant, qui est là depuis l’origine, au côté d’Aurore Forêt. Ils sont tous indépendants avec des profils variés : traductrice, formatrice en langue, agent immobilier, correctrice.

Un modèle associatif

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« L’association a presque dix ans. Avec cinq ou six travailleurs indépendant, nous avons mis six mois pour créer ce lieu, qui a ouvert en février 2016, avec le soutien de la municipalité de l’époque et, ensuite, de la Région. Cela correspondait à un besoin. C’était une époque où le terme de tiers lieu n’existait pas encore. Le projet répondait à tous les critères : ouverture à tous types de professionnels, flexibilité et accessibilité de l’offre et des locaux, accès numérique, accueil humain et implication concrète des coworkeurs dans la vie quotidienne », détaille Hannah.

Créateur de dynamisme communal

Nathalie est la dernière arrivée. « J’accompagne les personnes en développement personnel. J’habite à proximité de Villebois-Lavalette, en Charente. Je cherchais un bureau privatif pour recevoir en entretien individuel. Quand on vit à la campagne, on est très heureux de trouver un espace comme celui-là. Dans mon secteur, il n’y avait que la Boîte à Bosse. J’ai trouvé par le bouche à oreille. Je suis ravie. Ce qui est très intéressant, c’est l’outil d’agenda partagé que je peux regarder depuis mon domicile. C’est aussi un lieu d’échanges avec des gens qui n’ont pas la même activité professionnelle que nous. »
Le modèle associatif a trouvé écho en moins d’une décennie, où le vivre ensemble n’est pas une expression galvaudée. C’est culturel.

Boss’club et future librairie

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Créée avec le soutien de la municipalité, la Boîte à Bosse dynamise la commune. Il y a des gens qui s’installent ici et qui décident d’y investir. La plus belle illustration, c’est Mathieu qui a décidé d’investir dans le village en rachetant un ancien bâtiment abandonné : il a le projet de créer une librairie au rez-de chaussée et deux appartements à l’étage qui seront proposés à la location. L’association organise également des événements pour créer du lien social : elle organise le 11 avril un Boss’club, sorte de petit déjeuner ouvert à tous de 8 h 30 à 10 h 30, et notamment aux entreprises locales, aux porteurs de projet, dans le but unique de tisser du réseau.

Claude Hélène YVARD