La cérémonie d’adieu qui s’est déroulée ce mercredi 11 mai dans, et autour, l’église fortifiée de Beaumont témoigne d’un parcours de vie : l’homme a su rassembler, jusqu’au bout. Des élus de tous bords se sont immobilisés devant le convoi funèbre, après avoir constellé l’assemblée d’écharpes tricolores, en écho au drapeau national qui ornait le cercueil. Aux marches de l’église, les sapeurs pompiers se sont mis au garde à vous. Après un premier temps de recueillement collectif — évacuant, comme l’a souhaité le défunt, les discours d’hommage — avec quelques rappels humains et évocations poétiques, comme ce dernier printemps qui a fleuri le verger de Gleyze d’Als, la cérémonie s’est ensuite déroulée — littéralement — dans une longue file de parents, voisins, amis, administrés, paysans, responsables locaux, élus, dirigeants, entrepreneurs, citoyens de tous horizons, saluant “Dominique”. Et il n’aurait pas renié ceux qui bavardaient déjà là-haut, à l’angle du café, dans ce que le Périgord sait mêler de retenue et de convivialité, sous les chants d’hirondelles.
Ruralité entreprenante
Émancipé avant sa majorité pour pouvoir diriger son exploitation, il a conduit sa vie professionnelle en visionnaire et a su partager son temps pour le bien commun et le collectif. C’est dans la sphère agricole qu’il a d’abord donné de son énergie, dans les représentations syndicales et les instances de décision : président de la Chambre d’agriculture dans les années 1990, mais aussi de la caisse régionale du Crédit agricole Charente-Périgord dans les années 2000. Son ancrage municipal sur sa terre natale du Beaumontois, depuis 1988 (premiers mandats à Nojals-et-Clottes puis Beaumont-du-Périgord devenu Beaumontois-en-Périgord, et son investissement dans l’intercommunalité), s’est doublé de mandat départemental (conseiller général de 1998 à 2015) puis parlementaire puisque cet ardant défenseur de la ruralité a porté ce combat au Sénat, où il a siégé de 2002 à 2008. Sa vie durant, il s’est investi sur de nombreux chantiers, des Cuma au syndicat départemental d’énergies en passant par le SMD3.
Dominique Mortemousque n’a jamais cessé de développer le verger de prune d’ente de Gleyze d’Als, il a investi sur le site et partagé sa passion avec son fils Nicolas, actuel président du Bureau interprofessionnel du pruneau. À lui et son frère Sébastien, à Monique Mortemousque, à tous ceux qui l’aimaient, nos pensées sincères.