Sélectionné pour participer aux championnats d’Europe de Tallinn en Estonie, le jeune homme n’est pas parvenu en finale. Il pose aujourd’hui un regard réfléchi et lucide sur son expérience.
Porter les couleurs de l’équipe de France
À la différence de ses adversaires qui ont déjà plusieurs sélections à leur actif, il s’agissait pour lui d’une première à ce haut niveau international. Son passage dans la chambre d’appel, endroit où sont convoqués les compétiteurs avant la course, fait encore monter le stress d’un cran, tant la pression est palpable pour ces jeunes sportifs représentant leur pays : « On est face à face durant un quart d’heure avec nos adversaires qu’on ne connaît pas. On se regarde dans le blanc des yeux. »
Tout comme les 35 autres meilleurs athlètes d’Europe présents, il a tout donné, et analyse objectivement sa performance : « J’ai vu ce qui me manquait pour accéder au plus haut degré européen : l’expérience essentiellement. » Ce constat lui donne encore plus envie de faire mieux.
Ses prochains challenges seraient de participer aux sélections des championnats d’Europe de cross à Dublin en décembre 2021, mais également aux championnats du monde et d’Europe en juillet et août 2022. De quoi franchir encore d’autres paliers.
Des projets professionnels et sportifs d’excellence
Apprenti en alternance préparant un diplôme d’ingénieur en matériaux et composites (ENSCBP) le jeune homme enchaîne chaque mois deux semaines de cours, suivies de deux semaines en entreprise. Un rythme déjà intensif qui monte en puissance avec les entraînements sportifs quotidiens.
Ces derniers mois, la crise sanitaire a accentué les difficultés ; n’étant pas encore à ce moment-là classé athlète de haut niveau, il n’a pu avoir accès à des infrastructures adaptées : salles de sport, pistes couvertes. Ce qui ne l’a pas empêché de continuer, s’entraînant tard le soir, souvent après 22 heures, sous la pluie, la motivation et la détermination chevillées au corps. Une succession de nuits courtes, pour parvenir à conjuguer le rythme exigeant de ses études et celui du sport.
Après avoir étudié durant un an la préparation de matériaux et composites de haute qualité, créés pour améliorer le contrôle des carlingues d’avions, il va prochainement intégrer pour deux ans ArianeGroup. Il y travaillera sur le Prosial®, matériau résistant aux températures extrêmes, utilisé pour protéger les surfaces les plus exposées aux réchauffements, lors du lancement des fusées.
Si l’obtention de son diplôme d’ingénieur reste son objectif professionnel prioritaire, il nourrit une réflexion sur la possibilité d’effectuer une césure dans ses études en 2023, afin de préparer intensivement les JO de 2024. Cette « parenthèse olympique » pour laquelle il veut s’investir pleinement, ne l’empêchera pas de reprendre ultérieurement des études pour envisager de devenir pilote d’avion.
De beaux défis pour un jeune homme talentueux et courageux.