Accueil BIEN naturel Il était une fois l’histoire de la maison magique

Il était une fois l’histoire de la maison magique

©KevinQuideau
HABITAT. Deuxième Earthship en France, la “maison magique” de Pauline Massart, Benjamin Adler et leur fille Noéha a été construite en 2017 grâce à un chantier-école qui a mobilisé une centaine de personnes venues du monde entier. Incroyable aventure humaine, elle est le fil conducteur du livre qu’ils publient aux éditions Massot. Un guide pour celles et ceux, de plus en plus nombreux, qui envisagent ce type de construction, mais également une réflexion inspirante autour de l’habitat.

Il leur a fallu un peu plus d’un an pour apprendre à apprécier leur maison, jusque-là plutôt source de stress avec notamment quelques désagréments de citernes et de batteries ; et ce doute insidieux, source de questionnements et de tensions quant à leur choix.

©Pauline Massart

Changer d’attitude et de mode de vie

Cinq ans plus tard,  ils sont conscients des habitudes créées autour de la maison, du décalage par rapport à ce qu’ils envisageaient et « de la nécessité d’adapter leur vie à leurs besoins et à leurs ressources », à l’opposé de notre mode de vie actuel. Pauline revendique aujourd’hui « un confort différent, leur standard désormais ». Une respiration à l’unisson d’une maison vivante et attachante, où l’on prend le pouls de la nature à chaque instant de la journée.

©Pauline Massart

Une communauté en développement

Depuis le début, pour partager leur expérience, Pauline et Benjamin organisent des visites de leur maison. (Vidéo de L’ArchiPelle) Si la proportion de projets engagés restait minoritaire jusqu’alors, la tendance s’inverse. Sur près de 300 visiteurs venus de toute la France, les trois quarts ont désormais un projet entamé : Earthship, mais pas seulement ; aménagements de l’existant, réflexion sur la façon d’être plus autonome. La communauté s’étoffe rapidement et s’entraide, notamment via la page Earthship France, mais cela reste néanmoins légalement compliqué de construire une géonef ; même si Earthship Biotecture partage ses compétences et ses techniques, il manque aujourd’hui une structure centralisatrice.

Si le changement de vie induit par leur “maison magique” (surnom donné par leur fille Noéha) pourrait paraître radical, il affiche une certaine cohérence dans la continuité : ne pas produire de déchets, réduire au maximum ses déplacements, privilégier la culture de ses aliments pour parvenir à l’autosuffisance.

Une démarche sociétale

Ardents défenseurs du «  travailler moins, gagner moins pour vivre mieux », Pauline et Benjamin ont compris que rien n’était possible sans changer de curseur. Très engagée dans l’association “Zéro déchet Dordogne” qu’elle préside, Pauline accompagne et conseille associations, entreprises, particuliers et ne peut que déplorer « la volonté des gens de vouloir réduire leurs déchets sans rien changer au quotidien ». Une attitude confortée par une vision politique qui promeut la gestion du tri avant tout. Dénonçant le maintien du modèle global « du toujours plus », Pauline encourage les changements individuels, « car on ne peut pas attendre que le monde change si nous ne changeons pas nous-mêmes ». En outre, ayant plusieurs fois constaté l’efficacité des actions politiques locales en Dordogne, Pauline est convaincue « que lorsque l’envie et la volonté de changer sont là, les choses changent vite », avec de surcroit des retombées budgétaires positives.

Zéro déchet en partage

Zéro déchet Dordogne est une antenne de Zéro Waste France. Elle a été créée en 2019 avec la mission d’informer, de sensibiliser et de mettre en place des actions pour développer le zéro déchet et le zéro gaspillage sur le territoire de la Dordogne.

Outre les conseils, la formation, l’accompagnement des associations, des entreprises et des particuliers, l’association propose une exposition itinérante dans les écoles qui en font la demande. Des visites scolaires de la géonef sont également organisées régulièrement.

dordogne@zerowastefrance.org

 

Mobiliser les acteurs du sport professionnel

Désireux de s’engager davantage dans la responsabilisation collective liée aux enjeux environnementaux, Benjamin Adler a créé avec ses associés, via l’agence de communication Détroit, Game Earth, un programme de contribution carbone dédié, s’adressant à tous les acteurs du sport professionnel : joueur, athlète, fédération, club, ligue…

En rejoignant ce programme, chaque membre reverse un montant compensatoire basé sur le calcul de son empreinte écologique. Ces montants collectés via le fonds de dotation serviront : à financer des associations écologiques investies dans la réduction des conséquences de la pollution, des initiatives professionnelles œuvrant pour la décarbonation du sport professionnel et à sensibiliser les acteurs du monde sportif professionnel sur leur impact environnemental et les enjeux climatiques grâce à la publication de livres blancs et d’études scientifiques.