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Handicap ou pas cap?

Hubert Renou, Christine Grenen et Bruno Vandevoorde © H.L.
20 ANS DE LOI. C’est dans leurs nouveaux locaux, fonctionnels et accessibles, situés à Trélissac, rue du Pont que l’équipe d'APF France Handicap a présenté le bilan des 20 années de mise en œuvre d’une loi censée apporter des évolutions dans la vie des presque 40 000 handicapés de Dordogne. Un bilan mitigé avec de belles réalisations laissant croire à des jours meilleurs.

20 ans après le vote de la loi, l’association dresse un bilan mitigé de ces années de mise en place des mesures proposées.

APF France Handicap fait les comptes

« Cette loi est assez complète en général et en travaillant sur le handicap, qui a quitté la rubrique de maladie contagieuse, elle a offert de la visibilité et plus d’accessibilité à ces publics qui, pour certains, ne pouvaient plus sortir de chez eux. Elle a tardé à être mise en place partout, nous sommes juste à mi-chemin de l’objectif voulu. Les annonces faites ne seront jugées que lorsqu’elles disposeront de leur décret d’application. Dernier exemple, la loi votée sur le remboursement intégral des fauteuils roulants grâce au député périgourdin, Sébastien Peytavie. » Vincent Barou, APF Dordogne

 

Bruno Vandevoorde et Vincent Barou © H.L.

Quel est l’objectif fondamental de la Loi du 11 février 2005 ? « Toute personne handicapée a droit à la solidarité de l’ensemble de la collectivité nationale, qui lui garantit, en vertu de cette obligation, l’accès aux droits fondamentaux reconnus à tous les citoyens ainsi que le plein exercice de sa citoyenneté. »

Faisant suite aux nombreuses demandes des associations et afin de respecter la différence, cette loi entérine désormais les quatre familles de handicap : moteur, sensoriel, cognitif, psychique. Elle prend en compte les personnes à mobilité réduite, y compris de manière temporaire (l’égalité des droits et des chances).

État des lieux en Dordogne

Maria Chevreux, Marie-Christine Cabarat et Hubert Renou © H.L.

L’équipe des membres du conseil autour du directeur, Bruno Vandevoorde, a dressé le bilan des principaux secteurs où les résultats ne sont pas à la hauteur ; le problème des personnes handicapées rejoint celui de nombreux Périgourdins.
La question du logement est compliquée en raison de locaux peu ou pas adaptés, accessibles ou simplement libres. C’est aussi une des causes de dégradation de l’état de santé.

Le transport est difficile en zone rurale et il y a très peu de taxis équipés pour déplacer des personnes en fauteuil. Sur l’agglomération de Périgueux, seuls deux handibus assurent des rotations. La mobilité en zone urbaine s’envisage en fonction du niveau d’accessibilité des trottoirs et des boutiques. En revanche, la gare de Périgueux semble bénéficier d’une réelle adaptation aux besoins.

 » Dans le département plus de 37 800 personnes ont au moins un droit ouvert auprès de la MDPH (maison départementale des personnes handicapées) à la fin de l’année 2023 avec une augmentation du nombre de dossiers de +10 % depuis 2021. » Maria Chevreux, APF 24
Les nouveaux locaux d’APF 24 à Trélissac © H.L.

L’accessibilité des établissements recevant du public est aussi une frustration car moins d’un lieu sur deux est à jour de ses obligations, et certaines collectivités se font tirer l’oreille. Les commissions n’ont jamais été réunies sur certains territoires et ce depuis plus de 10 ans. APF aurait pu apporter son conseil, accompagner les équipes pour réaliser des travaux d’accessibilité du premier coup. Certains membres ont partagé des anecdotes de travaux réalisés et remaniés plusieurs fois sans garantir leur efficacité à l’usage.

La santé est un problème encore plus crucial : une seule marche suffit à pénaliser les personnes en fauteuil pour fréquenter un cabinet médical. L’association met en avant les problèmes de consultations médicales inaccessibles ou n’étant pas référencées pour être accessibles.

 » Nous ne pouvons occulter toutes les réalisations qui n’auraient pas vu le jour sans cette loi. Alors que l’effet Jeux Paralympique de Paris a sans doute essaimé dans les esprits, les actes peinent à se concrétiser. L’association tient à votre disposition ses revendications et vous invite à nous rejoindre si vous êtes sensible à notre démarche. » Hubert Renou, référent accessibilité APF 24

L’accessibilité bien fléchée

Un site internet officiel et ouvert à tous propose de nombreuses réponses aux questions que l’on se pose sur la santé. Il invite aussi les praticiens à renseigner l’accessibilité des cabinets médicaux et paramédicaux. Ceux-ci seront alors géolocalisés et visibles sur la carte.

 » Cet outil n’est pas assez connu, insiste Marie-Christine Cabarat, référente droit des personnes APF 24. Nous vous proposons de faire le test et d’inviter vos professionnels de santé absents de la carte à venir s’y référencer. » 

Un cabinet médical mal référencé près de chez elle oblige une personne handicapée à réaliser un long déplacement ou à ne pas se faire soigner.