
Il existe trois catégories de guides diplômés : les guides de haute montagne, les guides nature et les guides conférenciers (anciennement guides interprètes), qui peuvent intervenir partout en France. Il existe aussi des guides-accompagnateurs ou accompagnateurs de tourisme.
Professionnel qualifié
Ils seraient (toutes catégories confondues) une vingtaine à résider en Dordogne, sans compter ceux qui suivent leur groupe en venant de plus loin. Certains guides touristiques sont salariés de structures comme les offices de tourisme ou auprès de professionnels du voyage, les autres sont des indépendants qui répondent à des missions proposées par leurs clients. C’est le cas d’Élodie et Sandra rencontrées à Bergerac où l’Association nationale des guides-conférenciers des Villes et Pays d’art et d’histoire avait rendez-vous à l’occasion de la journée mondiale des guides qui valorise depuis 1990 l’expérience touristique de ces professionnels diplômés* que l’on trouve dans les villes de Dordogne labellisées Ville d’Art et d’Histoire comme Bergerac, Périgueux et Sarlat. On les croise aussi dans les ruelles de Saint-Jean-de-Côle ou de Monpazier avec leurs groupes de touristes. Venus pour certains de très loin, parlant souvent plusieurs langues, les guides savent montrer, expliquer et répondre aux questions de l’auditoire.
De villes en villages

Sandra et Élodie participaient ce jour-là à un éductour* à Dordonha – musée Costi, organisé par les agents de Quai Cyrano et ceux de la Ville de Bergerac animant ce pôle patrimonial et culturel. Elles nous ont parlé de l’évolution de leur métier et de leur clientèle.
« Lorsque j’ai passé mon diplôme de guide interprète national, il nous fallait maîtriser trois langues niveau lu-écrit-parlé, explique Élodie Fleury. Lors de l’examen, on doit présenter une épreuve complète dans une langue étrangère. J’ai commencé avec des groupes germanophones, ensuite j’ai guidé en anglais, puis en espagnol avant d’accompagner des groupes francophones. »
Toutes deux sont diplômées et, après une expérience professionnelle ailleurs, sont arrivées en Dordogne pour y créer leur activité. Elles sont indépendantes et travaillent très souvent ensemble, mais aussi avec d’autres guides, selon leurs projets.
Voyages de groupes

« En plus de l’accompagnement de groupes, avec mon mari, nous avons une agence de voyage réceptive pour une clientèle étrangère qui souhaite visiter la France », décrit Sandra Ho-Tham-Kouie, guide conférencière et responsable d’une agence réceptive. La Dordogne est l’une des portes d’entrées de ces séjours car elle est mondialement connue pour son patrimoine médiéval et préhistorique. »
Élodie Fleury, guide conférencière pour Arts et Cultures, complète : « Depuis le Covid, les visites avec les groupes scolaires que nous animions ont été réduites. Les voyages de groupes redémarrent, comme les visites de villes ou villages typiques comme Issigeac ou Biron. »
Pendant très longtemps, le métier de guide à été associé à ces groupes qui se déplacent en autocar et ont souvent un planning assez chargé à respecter. Tandis que certains séjours accumulent les lieux de visite thématiques au fil des jours, d’autres préfèrent prendre le temps de découvrir un secteur géographique : on parle de Slowtourisme* pour cette clientèle qui souhaite désormais bénéficier d’un autre rythme de visite.
Prendre le temps de découvrir

Depuis 20 ans, et plus encore depuis le Covid, la manière de présenter et d’animer les visites à changé. Les groupes souhaitent trouver des ambiances différentes, plus vivantes et de plus en plus fréquemment hors des sentiers battus. Le guide a un rôle de conseil auprès de l’organisateur, du tour opérateur, en lui suggérant un circuit réaliste qui permettra aux clients de profiter du site.
« Un circuit intensif d’une journée : visiter Sarlat et les Eyzies en passant par Lascaux IV et Saint-Léon-sur-Vézère pourrait-il vous tenter ? constate Élodie Fleury. Les visiteurs reviennent épuisés de leur périple, déçus de ne pas avoir pu tout voir sereinement, stressés par le respect de l’horaire. »
Rencontrer un territoire plutôt que le survoler
Les demandes des clients évoluent. Aujourd’hui, Sandra et Élodie proposent des parenthèses avec des balades guidées sur un programme avec moins de visites, des occasions de parler avec les habitants, de découvrir le petit patrimoine et les artisans locaux.

« Nos visites guidées partent d’un bourg comme Saint-Amand-de-Coly, prend pour exemple Élodie Fleury. En suivant le chemin de la rapiette, on offre une découverte des environs avec les cabanes, les terrasses et les murailles bâties au fil des siècles par les paysans. De retour au village, on explique l’histoire de l’église et le rôle du bourg. On offre la possibilité de rencontrer les artisans d’art installés ici ou de s’asseoir au salon de thé installé dans un ancien séchoir à tabac : l’occasion de raconter cette histoire locale. En quelques heures de balade, on peut présenter les richesses du territoire et offrir des rencontres pour créer des souvenirs. »
Si ce métier est en constante évolution, il repose sur des fondamentaux : le conseil et l’accompagnement proposé aux clients tours opérateurs ou organisme de voyages. Avec une difficulté en saison haute : comment organiser un séjour et des visites sans disposer de solutions d’hébergement et de restauration adaptées à l’accueil de ces groupes ?

« Les besoins concernent la quantité de places mais aussi la qualité des lieux de réception, souligne Sandra Ho-Tham-Kouie. Une clientèle haut de gamme a ses propres critères d’hébergement : chambres spacieuses avec prestations ad hoc, table gastronomique, services complémentaires, interprète, etc. Pour un groupe de plus de 30 personnes, la complexité est accrue. »
De nombreuses adresses étant fermées entre novembre et avril, il leur faut disposer d’une bonne connaissance du département pour trouver le gîte de groupe qui conviendra ou l’hôtel assez grand qui manque sur un itinéraire. Dès le mois de juin et durant l’été, c’est la disponibilité qui va faire la différence : un travail de réseau et de patience, qui ne demande qu’à s’enrichir de nouvelles suggestions.
En savoir plus
- Le diplôme d’État d’alpinisme – guide de haute montagne atteste des compétences techniques et de la capacité à encadrer en toute sécurité des clients en milieu montagnard.
- Pour être guide nature, il faut être titulaire d’un BTS, DEUST ou d’un diplôme fédéral.
- Le guide conférencier dispose d’une carte professionnelle. Il est titulaire d’une licence ou d’un master 2, doit avoir au minimum le niveau C1 du cadre européen commun de référence pour les langues.

– Un Éductour est un terme technique utilisé par les professionnels du tourisme. Il s’agit de journées de formation pour la promotion et l’information destinées aux socioprofessionnels d’un territoire.
– Le slow tourisme offre le choix de voyager en prenant son temps, en redécouvrant la diversité des paysages et son patrimoine. Trois points forts du slow tourisme : la dégustation de plats du terroir, la rencontre avec la population locale et la participation à des activités respectueuses de l’environnement.
• À noter qu’en dehors du cadre de ces guides professionnels, il existe des interventions de bénévoles, les greeters, qui font découvrir leur village.